ELX s'attaque au leadership de CME Group sur les dérivés

opérateurs de marchéCes derniers mois, les intervenants sur les marchés financiers s'étaient habitués à regarder de ce côté-ci de l'Atlantique pour voir de nouveaux opérateurs émerger. Les États-Unis s'apprêtent à connaître leur révolution : une petite plate-forme alternative venue chasser sur les terres du géant des dérivés de Chicago, CME Group. Annoncée dès décembre 2007 par huit grandes banques internationales notamment (Bank of America, Barclays Capital, Citi, Credit Suisse, Deutsche Bank Securities, JP Morgan, Merrill Lynch et The Royal Bank of Scotland), quelques mois seulement après le rachat du Chicago Board of Trade (CBoT) par le Chicago Mercantile Exchange (CME), ELX Futures a obtenu mercredi sa licence de Bourse pour les contrats à terme auprès du régulateur américain, la Commodity Futures Trading Commission (CFTC). Brandi comme une menace dans un mouvement de consolidation qui a laissé au marché de Chicago un pouvoir de fixation des prix important avec plus de 90 % des transactions aux États-Unis, ELX entend démarrer son activité dès le mois prochain avec de premiers contrats à terme sur les emprunts d'État américains. Et son directeur général, Neal Wolkoff, qui connaît le secteur pour avoir dirigé le New York Mercantile Exchange (racheté par CME Group) et l'American Stock Exchange, est bien décidé à lui faire une place, via une technologie rapide et des tarifs compétitifs.« Nos actionnaires ont un intérêt évident à voir les prix baisser », reconnaît pour « La Tribune » Neal Wolkoff, appuyant les différents degrés de concurrence existant d'un compartiment à l'autre des marchés aux États-Unis, entre les options sur actions par exemple et les autres dérivés. « Mais ce n'est pas le seul objectif recherché. Nos créateurs voulaient avoir la possibilité d'influencer la politique, la stratégie et les opérations des marchés, pour forcer à l'innovation, et ne pas avoir à dépendre d'une organisation unique. » Et « si ELX réussit, ce sera en dépit de la politique du gouvernement », précise le dirigeant. Car les autorités américaines ont toujours opéré le distinguo entre marchés d'actions et marchés dérivés, obligeant à une concurrence sur les premiers et non sur les seconds. Y compris au moment de la fusion CME-CBoT, puis du rachat du Nymex.Comme les plates-formes alternatives présentes côté actions, ELX entend rester « une petite organisation », confie Neal Wolkoff. « Notre intention est de maintenir les coûts à des faibles niveaux et de ne pas perdre de vue nos clients. Nous n'avons pas l'intention d'intégrer l'activité de compensation. Celle-ci est confiée à Options Clearing Corp. (OCC). Quant aux services de régulation, ils seront externalisés auprès de la National Futures Association. » Si le dirigeant ne souhaite pas aujourd'hui dévoiler ses objectifs en matière de part de marché et se dit concentré sur ce qu'il met en route, il ambitionne une présence sur les principales classes d'actifs financiers négociés à terme. Et il « ne voit pas a priori pourquoi le développement d'ELX n'irait pas au-delà des États-Unis ». nAprès vingt-deux ans au Nymex, puis un passage à la tête de l'American Stock Exchange, Neal Wolkoff a rejoint l'équipe ELX Futures en octobre 2008.
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