Les démocrates refont leurs comptes

Assurance-maladie américaineC'était le combat de sa vie, disait-il. Ironie du sort, le sénateur Ted Kennedy est mort ? il doit être inhumé aujourd'hui au cimetière d'Arlington ? sans avoir eu la possibilité de voter en faveur de la réforme qu'il souhaitait tant, celle du système de santé américain, visant à offrir une couverture à chaque individu. Déjà avant son décès, le 26 août dernier, l'absence du vieux lion du Sénat américain s'était fait sentir. Difficile, sans son habilité naturelle à forger des alliances avec le camp adverse, de trouver du soutien côté républicain pour les divers textes présentés. Celui-ci aurait pourtant donné plus de poids à un projet de réforme parfois mal compris du grand public. Certains observateurs vont jusqu'à dire que la maladie du sénateur ? il a quitté la capitale américaine pour se reposer dès le mois de mai ? aura même offert un espace supplémentaire aux opposants à la réforme, qui n'ont pas manqué de l'utiliser pendant tout l'été, critiquant vertement le dossier fétiche du président Obama. La situation pourrait se compliquer un peu plus à la rentrée, éloignant la perspective d'adoption de la loi avant la fin de l'année. Car, si les démocrates ont la majorité à la Chambre comme au Sénat, dans la seconde enceinte, l'opposition républicaine a la possibilité d'utiliser le « flibuster », une man?uvre consistant à faire traîner les débats parlementaires pour les bloquer. Seule façon de déjouer le piège : que la majorité atteigne 60 voix (sur 100). Or, avec le décès de Ted Kennedy, le chiffre tombe à 59 sièges démocrates? Conscient de ce handicap, Ted Kennedy lui-même avait demandé avant sa mort une faveur à la législature du Massachusetts (État dont il était l'élu) : que son siège soit rapidement pourvu par un « intérimaire » ? avant qu'un nouveau scrutin spécial pour son remplacement soit organisé, dans les cinq mois qui viennent, comme le prévoit le dispositif en place. Reste qu'un autre sénateur démocrate, Robert C. Byrd, est lui aussi en mauvaise santé? diverses stratégiesQuoi qu'il en soit, échaudés par le mauvais accueil dans les réunions publiques destinées à présenter la réforme, les démocrates revoient leur copie. Et échafaudent diverses stratégies avant la rentrée parlementaire, le 8 septembre prochain. Certains, comme le sénateur Max Baucus, ont pris langue avec des républicains, dans le but de trouver un terrain d'entente. Au cas où les discussions n'aboutiraient pas au 15 septembre, d'autres envisagent, pour obtenir les voix nécessaires, de saucissonner la réforme, voire de la diluer? Lysiane J. BauduLa situation pourrait se compliquer un peu plus à la rentrée, éloignant la perspective d'adoption de la loi avant la fin de l'année.
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