La Commission planche sur la crise

Une réunion de travail, qui doit permettre à l'instance bruxelloise de reprendre la main dans la réflexion et la gestion de la crise, un rôle largement accaparé par les chefs d'État. « L'objectif est de montrer qu'il y a une continuité dans les réponses à la crise. Et qu'au-delà des mesures immédiates, il faut renforcer le dispositif », explique Pia Ahrenkilde, porte-parole de la Commission. Pourtant, remarque le responsable d'un « think tank » bruxellois, « avec une telle réunion, la Commission prend le risque de montrer qu'elle n'a pas d'idées ! ». Au cours des dernières semaines, Bruxelles a ainsi été accusée, principalement par les eurodéputés, d'avoir manqué d'anticipation et d'initiative dans la lutte contre la crise financière. Des critiques balayées par le président de la Commission : s'il a récemment salué le « leadership très courageux et plein d'initiatives du président Sarkozy », il a précisé que « la contribution de la Commission n'avait pas été négligeable ». José Manuel Barroso a pris lui-même une part active aux récentes négociations internationales : il était aux côtés du président français à Camp David, puis à Pékin le week-end dernier à la réunion de l'Asem, les deux premières étapes en vue du sommet des grandes puissances industrialisées et émergentes du G20 à Washington à la mi-novembre. « Je vois qu'il y a un consensus émergent qui rendra possible que le sommet de Washington aboutisse à des décisions concrètes et importantes », avait alors déclaré le chef de l'exécutif bruxellois.croissance et emploi Quant à l'instance qu'il dirige, elle s'est vu inviter par les 27 chefs d'État européens « à formuler d'ici à la fin de l'année des propositions pour soutenir la croissance et l'emploi, » et plus particulièrement pour « préserver la compétitivité internationale de l'industrie européenne ». La réunion d'aujourd'hui devrait donc constituer « un début de réponse », explique un responsable de la Commission. « Mais attention, prévient Fabian Zuleeg de l'European Policy Center, la Commission ne peut que jouer un rôle de coordinateur entre les États membres car elle n'a ni le budget ni les compétences pour décider de mesures de financement. »Au menu des discussions d'aujourd'hui, les commissaires devraient notamment débattre de l'avenir de l'application du pacte de stabilité, quelque peu malmené par les Vingt-Sept qui se sont entendus pour l'assouplir dans ce contexte de crise. Autre sujet sur la table bruxelloise : « l'application à moyen terme des règles de concurrence pour permettre aux entreprises de se redresser ». Enfin, même l'idée contestée de fonds souverains proposée par Nicolas Sarkozy « devrait certainement être abordée ». Hier, les collaborateurs des commissaires ont élaboré un premier document de travail, un « papier » dans le jargon bruxellois, mais il n'est pas certain que le collège décidera de le formaliser dès aujourd'hui. Le président de la Commission va faire plancher les commissaires sur la préservation de la compétitivité de l'industrie européenne.
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