Une équipe commando pour sauver Hong Kong

Hong Kong a décidé de prendre le taureau par les cornes. La région administrative spéciale chinoise vient de nommer une équipe commando chargée de répondre à la crise du crédit. Si le chef de l'exécutif, Donald Tsang, s'est positionné à sa tête, elle est composée de dix autres personnalités, parmi lesquels Stephen S. Roach, président de Morgan Stanley Asie, l'industriel Victor Fung ou le banquier Mervyn Davies, patron de Standard Chartered.Alors que Pékin ne cesse de clamer que la Chine ne sera qu'indirectement touchée par la crise, Hong Kong tremble chaque jour un peu plus. « Les défis devant nous sont intimidants », a expliqué hier sur le site Internet de son gouvernement Donald Tsang. Depuis le début de l'année, l'index Hang Seng avait perdu 58 % pour atteindre son plus faible niveau depuis septembre 1998, avant sa remontée de 14,35 % mardi. rivalité avec shanghaiUne première réunion de la nouvelle équipe « anticrise » est prévue le 3 novembre, en présence du directeur Asie-Pacifique du Fonds monétaire international. Elle servira « à répondre et à formuler un plan de travail pour les prochains mois ». L'essentiel de l'économie de Hong Kong repose en effet sur la finance. Donald Tsang a déjà expliqué que la crise actuelle s'annonçait plus sévère que celle qui avait secoué l'Asie à la fin des années 1990, même si son île semblait mieux armée pour l'affronter. En 1998, elle avait connu une récession de 5,1 % et, après un fort rebond en 2000, avait dû attendre 2004 pour repartir véritablement.Si le FMI a annoncé que la croissance de Hong Kong pourrait s'élever à 3,5 % en 2009 (contre 6,4 % en 2007), son sort semble largement dépendre de celui du continent chinois. La dernière reprise en 2004-2005 avait été favorisée par l'explosion de l'économie continentale et la multiplication des introductions en Bourse (191,5 milliards de dollars hong-kongais, soit à l'époque 18,35 milliards d'euros). Les plus grosses sociétés chinoises ont désormais levé des fonds et le territoire ne pourra plus compter une seconde fois sur leur aide providentielle. Sa devise, rattachée au dollar américain, pourrait également s'avérer un poids à l'heure où le yuan s'est stabilisé et apparaît comme une monnaie refuge. En fin de compte, cette mauvaise passe de Hong Kong pourrait profiter à sa nouvelle rivale, Shanghai. Tristan de Bourbon, à pékin l'industriel Victor Fung (en haut) et Stephen Roach, président de Morgan Stanley Asie. Depuis janvier, l'indice Hang Seng avait perdu 58 %, avant de reprendre 14,35 % mardi.
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