Croissance insolente du PMU

Un vieil adage veut que les crises économiques soient favorables aux jeux de hasard. Mais dans les faits, le secteur des jeux d'argent en France ne profite pas des inquiétudes sur le pouvoir d'achat. Les casinos tricolores connaissent leur plus grave crise des vingt dernières années avec une chute moyenne de 14 % de leur activité de jeux depuis le début de l'année. Cette tendance morose est imputée à l'interdiction de fumer dans les établissements, mise en place début 2008.La Française des Jeux (FDJ) est elle aussi pénalisée par l'arrêt du tabac dans les lieux publics au travers de son jeu vedette, le Rapido, qui se joue aux comptoirs des cafés. Ce jeu de tirage, qui génère à lui seul 20 % des ventes de la FDJ, est en recul de 18 % au premier semestre, soit plus de 200 millions d'euros de chiffre d'affaires parti en fumée ! Malgré cette chute, le chiffre d'affaires des six premiers mois de la FDJ est stable, à 4,6 milliards d'euros. Hors Rapido, l'activité aurait progressé de 5 %. Pour l'ensemble de l'année, la FDJ espère continuer de compenser la sous-performance du Rapido par une bonne tenue de ses autres jeux. Et notamment par le développement de ses paris sportifs. À la moitié de l'exercice, ils ont généré 320 millions d'euros de mises, soit pratiquement autant que sur l'ensemble de l'année 2007. Au mois d'août, la FDJ va étendre son offre à huit autres sports présents aux JO de Pékin. L'opérateur prend position dans la perspective de la prochaine ouverture des paris sportifs à la concurrence.MARCHE D'OFFRELe PMU attend également cette échéance, avec confiance pour le moment. Le spécialiste des paris hippiques a dépassé ses prévisions au premier semestre en affichant une hausse de 7,5 %, à 4,65 milliards d'euros. Le PMU tablait initialement sur un rythme de croissance de 3,5 % en 2008. Mais les parieurs ont été plus réactifs que prévus à l'amélioration des gains possibles pour les paris simples. Enfin, puisque le marché du jeu est avant tout un marché d'offre, le PMU accroît sa présence territoriale au rythme d'un nouveau point de vente par jour.Bénéfice de 118 millions pour la FDJLe bénéfice net de la Française des Jeux s'est élevé à 118 millions d'euros en 2007, après 114 millions en 2006. Cette quasi-stabilité des profits traduit une hausse de la rentabilité de l'opérateur de jeux de grattage et de loterie. En effet, son chiffre d'affaires avait reculé de 2,1 % en 2007, à 9,3 milliards. Ces chiffres viennent donc conforter la volonté du gouvernement qui étudie une ouverture du capital de la Française des Jeux.
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