Les ferments d'une crise de la livre sterling se développent

Contrairement aux idées reçues, ce n'est pas le dollar qui est la monnaie la plus volatile du monde, mais bien la livre sterling, qui a progressivement cédé son rôle de monnaie de réserve mondiale après l'abandon de l'étalon or par la Grande-Bretagne en 1931. Autre caractéristique de la monnaie de Sa Majesté : elle est la grande monnaie internationale la plus sensible aux cycles conjoncturels et les aléas que connaît l'économie britannique risquent de la faire remonter en première ligne. D'ores et déjà, alors que le dollar semble stabilisé face à l'euro, les acteurs du marché des changes ont pris la livre pour cible, s'abritant derrière les prévisions cataclysmiques de certains économistes et depuis hier du CEBR (le Center for Economic and Business Research) prédisant de " sérieux risques " de récession. La crise immobilière commence à faire tache d'huile dans les autres secteurs, comme l'a attesté la chute brutale de 0,8 % de la production industrielle en mai. Le secteur financier est lui aussi en plein marasme, même si le spectre d'une faillite aussi retentissante que celle de Northern Rock n'est pas dans les tuyaux. Mais tous ces revers conjugués rejaillissent sur le sterling.UNE BAISSE DES TAUX SOLLICITEEAprès une phase de consolidation, faisant suite au trimestre le plus noir qu'elle ait connu face à l'euro, la monnaie d'Albion a donc recommencé à dériver. La livre a reflué hier jusqu'à 0,7965 pour 1 euro, se rapprochant du record de faiblesse face à la monnaie unique enfoncé à la mi-avril à 0,8090. Vis-à-vis du dollar, elle a recommencé à s'essouffler, retombant à 1,9710, alors qu'au début de l'automne elle s'était envolée à un plafond de près de trois décennies à plus de 2,10. Le seul filet de sécurité de la livre est la Banque d'Angleterre.Malgré trois assouplissements monétaires depuis décembre, le loyer de l'argent, tombé à 5 %, reste le plus cher du G7. Aujourd'hui, la Vieille Dame est écartelée entre une économie qui subit un coup de froid et une inflation très supérieure au plafond gouvernemental de 2 % qu'elle est en charge de faire respecter. Jeudi, à l'issue de son conseil, elle devrait maintenir le statu quo, mais les appels à de nouvelles baisses des taux se multiplient, totalement à contre-courant du cycle qui s'est enclenché dans les grands pays visant à tenter de museler l'hydre inflationniste qui fait son grand retour.Le tour de vis de la Banque centrale européenne la semaine dernière complique encore la tache de son homologue britannique. Sauf à mettre la livre sterling en péril, Francfort et Londres ne peuvent emprunter des voies complètement divergentes. Bridé sur le dollar, le marché, en tout cas, semble avoir désigné sa prochaine victime.1 euro vaudra 30,126 couronnes slovaquesLa Slovaquie a obtenu l'accord final des ministres européens des Finances pour adopter l'euro le 1er janvier 2009 et devenir le seizième membre de la zone, dont ce sera le quatrième élargissement. Le taux de conversion définitif de la couronne slovaque a également été fixé à 30,1260 pour 1 euro.
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