Le plan d'aide à la Grèce prend forme

Le plan de sauvetage européen de la Grèce est revenu sur le devant de la scène ce week-end. Si le moment de son application reste à définir, son contenu se précise. Dans son édition dominicale, le « Financial Times » (FT) indique que des banques allemandes seraient à la manoeuvre, ayant reçu l'assurance qu'un plan concocté par l'Allemagne et la France servirait de garantie. Christine Lagarde, la ministre de l'Économie, a confirmé l'existence de plans basés sur des partenariats public-privé. Le « Wall Street Journal », de son côté, indique que, du côté allemand, la banque publique KfW et la Caisse des dépôts, côté français, seraient mises à contribution. Signe de cet activisme, le patron de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, était reçu vendredi à Athènes par le Premier ministre Georges Papandréou, qui se rendra, vendredi prochain, à Berlin pour rencontrer la chancelière Angela Merkel.Cette précipitation s'explique par plusieurs facteurs. Le premier est la nécessité dans laquelle se trouve le gouvernement grec de devoir emprunter, à brève échéance, entre 20 et 30 milliards d'euros, sur les 54 milliards d'euros nécessaires en 2010, pour honorer certains engagements. La semaine dernière, plusieurs banques allemandes, dont la Deutsche Post, ont annoncé ne pas vouloir souscrire si la situation ne changeait pas. « Plusieurs banques allemandes, françaises et suisses détiennent une large part de la dette grecque », indique un banquier parisien. Autrement dit, aider la Grèce, c'est aider les banques allemandes et françaises.Le deuxième facteur est d'ordre financier. Le marché obligataire s'est montré particulièrement volatil ces derniers jours sur le prix de la dette grecque. Pour éviter une sanction, en termes de prime de taux d'emprunt et de prime de risque, les marchés attendent que la zone euro clarifie sa position (lire encadré).dépenses publiques Le troisième facteur est d'ordre politique. Les officiels européens en visite la semaine dernière à Athènes estiment insuffisant le plan pour réduire le déficit public de 4 % du PIB cette année, à 8,7 %. Ils exigent de nouvelles coupes dans les dépenses publiques et une majoration des taxes équivalentes, le tout pour 4 milliards d'euros, selon le « Wall Street Journal ». Ces mesures seraient pourraient être annoncées après la visite, lundi à Athènes, du commissaire européen aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn. Surtout, l'acceptation de ces nouvelles mesures serait un préalable pour obtenir la mise en place du plan, car de telles annonces devraient ôter une partie du soutien populaire à Georges Papandréou, l'opinion, en particulier chez les fonctionnaires, ayant lors de la grève nationale, mercredi, rejeté tout nouveau tour de vis. L'agence Standard and Poor's a d'ailleurs menacé de dégrader d'un ou deux crans la note souveraine du pays en cas de perte du soutien populaire.Enfin, il y a le facteur politique international : la crédibilité de l'euro. « Il est hors de question que la Grèce sorte de la zone euro », a martelé, dimanche, Christine Lagarde. Du côté allemand, Angela Merkel, qui s'inquiète de la dégradation des relations gréco-allemandes, a prévenu : « Il est important que nous soyons conscients du fait que d'une part il s'agit de notre devise commune, et, d'autre part, qu'il est nécessaire de véritablement s'attaquer à la cause des problèmes à leur racine. » Un plan européen pourrait contribuer à cette prise de conscience. n Le Premier ministre, Georges Papandréou, se rendra, vendredi prochain, à Berlin pour rencontrer la chancelière Angela Merkel.La banque publique allemande KfW et la Caisse des dépôts, côté français, seraient mises à contribution.
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