Les Américains ont le moral en berne malgré la reprise

Le « découplage » entre l'optimisme prudent des entreprises américaines et la morosité des consommateurs se confirme. La première économie mondiale a crû de 5,9 % en rythme annualisé au dernier trimestre de 2009, contre 5,7 % annoncé précédemment. Cette vigueur, dont Wall Street doute qu'elle se poursuive dans de telles proportions en 2010, est surtout due à un déstockage moins rapide des entreprises et à un bond de 6,5 % de leurs investissements. Les stocks ont diminué de 16,9 milliards de dollars et non de 33,5 milliards, comme initialement indiqué.Hors effet de stocks, la croissance s'est inscrite à 1,9 %. La consommation des ménages, qui représente 70 % de l'économie du pays, a augmenté de 1,7 %, contre 2,8 % au trimestre précédent. Dans un contexte où 8,4 millions d'emplois ont été détruits aux États-Unis depuis décembre 2007, les ménages sont inquiets. La semaine dernière, les nouvelles inscriptions au chômage ont grimpé à leur plus haut niveau depuis novembre. En février, la confiance des consommateurs américains calculée par le Conference Board est retombée à son plus bas niveau depuis avril. Celle mesurée par l'université du Michigan reste robuste, à 73,6 %, mais a été revue en légère baisse pour février, et est en repli sur janvier. Selon Gallup, un Américain sur cinq est sans emploi ou travaille involontairement à temps partiel. Or, 61 % d'entre eux ne s'attendent pas à retrouver un poste « dans les quatre prochaines semaines ».en ordre de batailleAlors que l'activité économique américaine a reculé de 2,4 % en 2009 ? du jamais-vu depuis 1946 - « les chefs d'entreprise se mettent à nouveau en ordre de bataille pour la reprise », se félicite Jonathan Spector, le directeur général du Conference Board.Au trimestre dernier, les dépenses des entreprises en équipements et en logiciels ont bondi de 18,2 %, ce qui n'était pas arrivé depuis 2000. La Réserve fédérale, qui anticipe une croissance comprise entre 2,8 % et 3,5 % en 2010, est prudente. Son président, Ben Bernanke, prévient que la reprise n'est que « naissante » et que le marché de l'emploi reste « très mauvais ».Éric Chalmet, à New York.La semaine dernière, les nouvelles inscriptions au chômage ont grimpé à leur plus haut niveau depuis novembre.
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