Maria NowakPrésidente de l'AdieL'offre de microcrédit en Fr...

Maria NowakPrésidente de l'AdieL'offre de microcrédit en France est-elle suffisante ?Elle ne l'est pas du tout. L'Adie a commencé à faire du microcrédit professionnel il y a plus de 20 ans et elle accorde aujourd'hui environ 15.000 prêts par an, ce qui est très peu par rapport à la taille du marché de l'entreprenariat populaire. En 2009, environ 135.000 personnes, chômeurs ou bénéficiaires de minima sociaux, ont porté des projets de moins de 8.000 euros. La pénétration de ce marché par le microcrédit reste donc très limitée, de l'ordre de 10 %.Faut il inciter les banques à faire plus de microcrédit ?Les banques contribuent au développement du microcrédit en accordant des lignes de crédit aux associations comme l'Adie qui prêtent ensuite aux porteurs de projets. A aucun moment, elles ne nous ont fait défaut pendant la crise. Elles accordent également du crédit en direct en bénéficiant de la contribution des réseaux d'aide à la création d'entreprises. Bien évidemment, elles pourraient faire plus en ce domaine, mais je ne pense pas que l'on puisse obliger quelque prêteur que ce soit à prêter davantage, en particulier en temps de crise car le risque est de pousser les gens dans le surendettement. Qu'attendez vous de l'Etat ?L'Etat a déjà pris un certain nombre de mesures pour créer un cadre plus porteur pour le microcrédit, mais deux aspects posent encore problème. D'abord, il y a une surréglementation des petites activités. On donne souvent l'exemple du réparateur de vélo qui, pour exercer, doit avoir un diplôme de carrossier. Ensuite, alors que l'inspection générale des finances a chiffré à 2.500 euros l'économie pour le budget de l'Etat pour chaque projet financé, il n'y a pas d'argent pour l'accompagnement. Les fonds de formation professionnelle ne sont toujours pas ouverts aux chômeurs créateurs d'entreprises. C'est fondamental car, aujourd'hui, c'est la création d'entreprises qui génère des emplois en France et c'est aussi là où les besoins de formation sont les plus importants. Propos recueillis par S.R.« Le microcrédit ne finance que 10 % de l'entreprenariat populaire »flashinterview
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