Du jamais-vu pour le Dow Jones depuis 1940

Le krach éclair du 6 mai dernier a finalement été le signe avant coureur d'un mois de mai pas fameux du tout. L'indice S&P 500 a cédé 8,20 % le mois dernier et le Dow Jones, qui réunit les trente valeurs vedettes de la cote américaine, a perdu 7,9 %. Wall Street n'avait pas connu plus mauvaise performance mensuelle depuis février 2009. Mais surtout, mai n'avait pas été synonyme d'une telle déconvenue depuis 1962 pour le S&P 500, qui avait alors lâché 8,6 %. Pour le Dow Jones, il faut remonter à 1940 pour retrouver pire performance (? 21,7 %), au début de l'invasion des Pays-Bas par l'Allemagne nazie.Pas un secteur n'a résisté à la décrue de mai, l'énergie et les valeurs industrielles ayant affiché les plus nets retraits (11,8 % et 9,8 %). Le Dow Jones ne recèle pas la moindre petite touche de vert, les pertes s'échelonnant de 1,72 % pour Procter & Gamble jusqu'à 15,52 % pour Microsoft. Du côté du S&P 500, seules 36 valeurs sont parvenues à gagner du terrain. Sprint Nextel est en tête (+ 20,7 %), soutenu par des recommandations favorables.Et pourtant, aux États-Unis, les résultats ont progressé de 53,3 % au premier trimestre. Mais les inquiétudes croissantes sur les difficultés budgétaires en Europe, et leurs éventuelles conséquences sur la reprise économique mondiale, n'ont pas permis d'en profiter. Sans compter que le Sénat a voté la réforme de la régulation, qui pourrait avoir des répercussions sur le secteur financier.marché survenduDepuis le point haut du 23 avril dernier, l'indice S&P 500 a abandonné 10,50 %. Il vient donc de passer en mode correction. Les professionnels ne parlent pas à ce stade de tendance baissière, celle-ci étant caractérisée au-delà de 20 % de repli. Les stratégistes ne privilégient pas ce scénario, leur objectif moyen sur le S&P 500 à fin 2010 étant à 1.264 points. Soit un rebond potentiel de 16 %.De retour de long week-end, les investisseurs parviendront-ils à aborder juin avec davantage d'espoir ? Les questions qui les taraudent n'ont pas disparu durant le week-end. Mais, pour certains, le marché est survendu. De plus, 60 % du chiffre d'affaires des sociétés américaines est réalisé aux États-Unis, les 40 % restant se partageant entre Amérique latine, Asie, et Europe, souligne Christian Parisot, responsable de la recherche chez Aurel-BGC. De fait, les statistiques américaines pourraient à nouveau donner le ton. Wall Street attend aujourd'hui l'indice ISM des directeurs d'achat du secteur manufacturier et vendredi le rapport sur l'emploi de mai. C. FR.
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