La multiplication des plans de rigueur pèse sur le moral des Européens

La sinistrose menace l'Union européenne, et tout particulièrement les treize pays de la zone euro qui voient leur monnaie unique fragilisée et les tensions inflationnistes réapparaîtrent (+ 1,6 % en mai sur un an, un sommet depuis décembre 2008). Selon l'enquête de conjoncture réalisée par la Commission européenne, le sentiment économique des entreprises et des consommateurs européens s'est dégradé en mai. Dans la zone euro, il est repassé en dessous de sa moyenne de longue période.Sans réelle surprise, la morosité s'est surtout amplifiée dans les pays qui ont annoncé les plans de rigueur les plus spectaculaires comme la Grèce où la confiance des agents économiques est inférieure de 38,1 points à sa moyenne de long terme, l'Espagne, le Portugal ou encore l'Italie.la france n'est pas épargnéeLa sinistrose n'épargne évidemment pas la France, mais elle reste limitée. Le gouvernement refusant d'employer les mots « rigueur » ou « austérité » pour qualifier sa prochaine action économique et budgétaire, les agents économiques français restent dans l'expectative.Conjuguer la crise récente au passé ne garantit pas contre les coups de déprime. Ainsi, le moral des sujets danois de la reine Margrethe II s'est replié malgré la hausse de 0,6 % du PIB au premier trimestre. C'est aussi le cas en Pologne, malgré une hausse de 0,5 % de l'activité entre janvier et mars.Tous les européens n'ont pas le moral à zéro. Le Royaume-Uni fait partie des rares pays où le sentiment économique a légèrement progressé en mai. Tout récemment constitué, le gouvernement dirigé par David Cameron est encore en état de grâce auprès de l'opinion malgré l'annonce d'un prochain tour de vis budgétaire. En Hongrie, le retour au pouvoir des conservateurs explique également la remontée de la confiance des ménages et des entreprises qui s'attendent pourtant à une cure d'austérité permettant de réduire le niveau de la dette publique qui représente aujourd'hui 80 % du PIB. Qui des consommateurs et des entreprises souffre moralement le plus de la conjoncture actuelle ? Les premiers, selon la Commission européenne en raison de la montée du chômage aux quatre coins de l'Europe. Même s'ils se situent à des niveaux inférieurs à ceux observés avant le déclenchement de crise en septembre 2008, le climat des affaires et la production industrielle mesurées par Bruxelles poursuivent leur remontée.
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