Economies budgétaires  : ceux qui passent à travers

Malgré 138 milliards d'euros de déficit budgétaire, le projet de loi de réglement pour 2009 qu'examineront bientôt les députés contient au moins un chiffre réconfortant pour le gouvernement. Avec 22.592 emplois de fonctionnaires en moins, l'objectif de réduction des effectifs publics est dépassé de 2.400 sur deux ans. Malheureusement, les documents budgétaires transmis avec ce projet de loi démontrent que la rigueur budgétaire ne s'applique pas avec la même... rigueur à tous les niveaux de l'Etat. La règle du non-remplacement d'un départ à la retraite sur deux ne semble pas s'appliquer pour les grands corps. Preuve que certains savent mieux que d'autres défendre leurs intérêts...Ainsi, le Conseil d'Etat, déjà fort de 209 membres, a vu son effectif progresser de 5 personnes en 2005. Chaque emploi coûte annuellement 120.187 euros au budget. Or, en 2009, la productivité n'a pas augmenté : chaque membre du conseil a suivi 83 dossiers contre 85 en 2007. Le gouvernement a fixé un objectif de 88 dossiers en 2011. RationalisationQuant à la Cour des comptes, qui veille à la bonne utilisation des deniers publics, la désormais fameuse Révision générale des politiques publiques (RGPP) ne s'y applique pas, reconnaît son nouveau premier président, Didier Migaud. « Mais la réforme en cours des juridictions financières doit permettre de rationaliser nos moyens », confie Didier Migaud à « La Tribune ». Le gouvernement vient pourtant de repousser au mieux à l'automne l'examen de cette réforme. Comme le Conseil d'Etat et la Cour des comptes, l'Inspection générale des finances (IGF) est exlue de la RGPP. « Elle s'applique pour l'ensemble du ministère des Finances, pas pour la seule inspection », se défend Jean Bassères, le patron de l'IGF...Alors que François Fillon vient d'adresser à ses ministres une circulaire leur demandant de réduire de 10 % les frais de cabinet, Matignon a dépensé l'an dernier 396,4 millions d'euros pour la « coordination du travail gouvernemental » contre 341 millions en 2008. La seule dotation initiale pour le parc automobile a été dépassée de 634.000 euros. Reste l'Elysée. Selon l'annexe au projet de loi, son budget 2009 (114,2 millions) n'aurait progressé que de 2,1 millions, alors que la masse salariale a baissé de 3,5 % et les frais généraux de 3 %. Mais selon le député PS René Dosière, qui traque depuis 2001 les dépenses cachées de la présidence, l'augmentation serait en fait de 2,5 %, « soit six fois plus que les dépenses de l'Etat », en raison des dépenses indues en 2008. Et Dosière de réclamer une « augmentation zéro » l'an prochain.
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