Les salariés insuffisamment associés à la vie de l'entreprise

Les outils pour mieux associer les salariés à la gestion des entreprises existent et ils sont gages de performance économique. Mais ils sont mal utilisés, voire contournés par les employeurs qui les voient souvent comme des freins à leur liberté d'entreprise. Tel est le constat sévère que dresse le Conseil d'analyse stratégique (CAS) dans un rapport intitulé « Améliorer la gouvernance d'entreprise et la participation des salariés » et remis, ce mardi, à Nathalie Kosciusko-Morizet, la secrétaire d'Etat chargée de la Prospective et du développement de l'économie numérique.Plutôt que de créer de nouvelles obligations via la loi, Salima Benhamou, l'auteur du rapport, membre du département travail-emploi-formation du CAS, préconise d'améliorer l'utilisation des dispositifs existants ? participation financière ou représentation des salariés dans les conseils d'administration. L'enjeu est de taille tant la crise, avec les polémiques sur la rémunération des dirigeants ou les interrogations sur un meilleur partage des profits, a remis sur le devant de la scène la question de la gouvernance des entreprises. Premier chantier selon le CAS, la plus grande implication des représentants des salariés dans les conseils d'administration. Certes, de grandes entreprises s'y sont mises. Mais, l'essentiel de l'effort a porté ces dernières années en France sur la présence d'administrateurs indépendants, parfois au détriment des représentants des salariés. Or, ceux-ci, par leur connaissance interne de l'entreprise, ont un apport positif dans les décisions prises. « Plusieurs études indiquent notamment que la présence d'administrateurs salariés dans les CA se traduit par une hausse de la performance (alors que l'indépendance des administrateurs n'apporte aucune garantie en la matière) », souligne le rapport. légitimitéAutre avantage, si ces administrateurs salariés sont membres d'un syndicat, ils disposeront d'informations qui renforceront leur légitimité auprès des salariés. Et retrouveront un rôle d'intermédiaires aujourd'hui fragilisé par la tendance des employeurs à opter pour une communication directe avec les salariés. Enfin, si les dispositifs de participation aux bénéfices ont connu un succès indéniables ? avec 5,4 millions de bénéficiaires pour une prime moyenne de 1525 euros en 2007 ?, ils sont régulièrement détournés de leur finalité initiale. Utilisé comme argument de modération du salaire de base par les employeurs, ils perdent leur caractère d'incitation à la performance. Pour éviter l'effet d'aubaine des incitations fiscales actuelles, le rapport du CAS propose notamment de les resserrer sur les PME.
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