Journée d'action sur les retraites le 24 juin

Marquer un point avant la trêve estivale pour avoir une chance de relancer la mobilisation à la rentrée. En appelant à une nouvelle journée d'action le 24 juin contre la réforme des retraites, le noyau dur de l'intersyndicale (CGT, CFDT, Unsa, Solidaires et FSU) espère montrer au gouvernement que l'opposition contre son projet va crescendo. Les syndicats ne pouvaient échapper à un nouveau rendez-vous avant l'été. Avec des cortèges regroupant entre 400.000 (selon la police) et un million (selon la CGT) de personnes, la mobilisation du 27 mai n'a pas été suffisante pour peser autrement qu'à la marge sur le projet de l'exécutif. Après avoir confirmé le report de l'âge légal de départ au-delà de 60 ans, Eric Woerth, le ministre du Travail, réfléchit désormais, selon le « Journal du Dimanche » à un dispositif très individualisé de reconnaissance de la pénibilité. Une approche à laquelle les syndicats sont très opposés. Contraintes par le congrès de la CFDT du 7 au 11 juin à Tours et l'appel solitaire de Force Ouvrière à une journée de grève le 15 juin, les cinq organisations syndicales ont préféré renvoyer leur mobilisation à la dernière semaine de juin. Avec l'avantage de connaître, alors, le projet précis de l'exécutif qui devrait être dévoilé aux alentours du 18 juin. Après les déclarations de Luc Chatel jugeant « faible » la mobilisation de jeudi, immédiatement contredit par François Fillon, l'intersyndicale table aussi sur la fébrilité croissante de l'exécutif qui pourrait le conduire à commettre une erreur dans une communication jusque-là très maîtrisée. « Je crois qu'en choisissant une approche très idéologique, le gouvernement se trompe. Mais la balle est désormais dans le camp des salariés », reconnaît Jean Grosset, de l'Unsa. une lecture unitaireLes organisations syndicales devront aussi parvenir à faire une lecture unitaire du projet gouvernemental. Et à imaginer ensemble la riposte. Car si une journée d'action a bien été décidée ce lundi pour le 24 juin, ses contours précis (manifestation, grève, actions déconcentrées..) ont été renvoyés à une date ultérieure. « On se revoit le 14 juin. Et on se reverra quand on aura le document du gouvernement. Ce sera décisif pour les modalités de la mobilisation », précise Marcel Grignard (CFDT). Difficile pour les syndicats réformistes de fermer, dès maintenant, la porte à d'éventuels gestes de l'exécutif... A. L.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.