Yukio Hatoyama est accusé d'une gestion chaotique

Pourvu que je dépasse un an » : c'est, selon un proche du gouvernement japonais, la complainte à laquelle se livre Yukio Hatoyama. Après 9 petits mois au pouvoir, le premier chef d'un gouvernement d'alternance de l'histoire du Japon compte ses abattis. Pas d'état de grâce pour lui : sa cote de popularité ne cesse de descendre. Lundi, une rafale de sondages parus dans les quotidiens nationaux le créditaient d'environ 20 % d'opinions favorables. Son principal défaut : une incapacité complète à diriger. Ses ministres prennent position les uns contre les autres, sans qu'il soit jamais capable de trancher. Dernière humiliation en date : sa gestion catastrophique du dossier de la relocalisation des bases américaines sur l'île d'Okinawa (sud du Japon). En campagne, le Premier ministre avait promis de débarrasser les Okinawaiens de toutes les bases américaines. Il a finalement reconnu cette semaine qu'il se conformera en tous points au projet nippo-américain décidé par la majorité précédente. Cette volte-face a provoqué le départ du parti socialiste membre de la majorité, fragilisant encore plus Yukio Hatoyama à quelques semaines d'élections législatives le 11 juillet.instabilité ministérielleLe Japon doute de son avenir, et Yukio Hatoyama n'est pas celui qui le rassurera. Sa société vieillit très vite, son modèle économique est en berne, ses géants industriels se font coiffer sur les marchés mondiaux par la Chine et la Corée du Sud. Ses finances publiques sont en charpie : 40 % du budget de l'État japonais est aujourd'hui financé par l'emprunt. L'opposition élue en septembre présentait la chance d'une authentique nouvelle voie politique. Mais le Japon n'arrive jamais à étouffer ses vieux démons politiques, et contracté une instabilité ministérielle qui tourne à l'épilepsie : en dix ans, la durée moyenne d'exercice du pouvoir par un Premier ministre n'excède pas un an et quatre mois. «  Comment voulez-vous que dans un laps de temps si court, ils apprennent quelque chose  ? », se lamente l'intellectuel Naoki Inose. Les élections législatives du 11 juillet, qui devaient offrir une majorité claire au parti de Yukio Hatoyama, promettent au contraire de jeter davantage le pays dans la cacophonie.
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