Le Brésil devient un passage obligé pour les investisseurs occidentaux

Lorsque la Cnuced a publié son rapport en septembre, les journaux brésiliens n'ont pas boudé leur plaisir, en affichant le même titre en une : pour la première fois, le Brésil dépasse les états-Unis dans les intentions d'investissement des multinationales. Il s'installe au troisième rang, juste derrière la Chine et l'Inde. Il suffit de se rendre dans le hall d'arrivée des aéroports de Rio de Janeiro et Sao Paulo pour voir, entre les familles, une nuée de chauffeurs munis de cartons aux noms d'entreprises du monde entier. « Le Brésil est redevenu à la mode », résume Thierry François-Marsal, qui dirige à Sao Paulo le service de conseil à l'installation d'entreprises de HSCB. « Avec la Chine, le Brésil est le seul à afficher une croissance aussi forte cette année, plus de 7 %. Pour les entreprises des pays occidentaux, où l'activité est pratiquement nulle, c'est devenu un passage oblig頻, poursuit-il. La Banque centrale compte cette année sur un solde de 30 milliards de dollars d'investissements directs, et 45 milliards l'année prochaine.fort marché intérieurD'Europe, ce sont les Français et les Allemands qui arrivent en masse, alors que d'Amérique, ce sont les capitaux canadiens, chiliens, et mexicains. La grande nouveauté, ce sont les groupes chinois, en passe d'investir dans tous les secteurs.La grande attraction, c'est le marché intérieur. « Au contraire de ce qui se passe en Inde et en Chine, ici, la croissance se fait avec une forte réduction des inégalités », souligne Marcelo Neri, économiste à la Fondation Getulio Vargas. En huit ans, 31 millions de personnes sont venus grossir les rangs de la classe moyenne, et on en attend 36 millions supplémentaires d'ici 2014, qui propulsent tous les secteurs. C'est clair dans les produits de consommation. « Le marché brésilien est devenu un géant du secteur cosmétique, grâce au développement de la classe moyenne », affirme François-Xavier Fenart, directeur général de l'Oréal-Brésil, ravi de rappeler que malgré la crise économique de 2009, l'entreprise a bouclé l'année avec un chiffre d'affaires en hausse de 15 %. Le boom a également lieu dans des secteurs moins visibles, comme la pharmacie, les services, ou la construction. La perspective de la Coupe du Monde de football de 2014 et les Jeux Olympiques de 2016 emballe, tout comme les grands projets d'assainissement. Le secteur pétrolier a le vent en poupe, du fait de la découverte de gigantesques réserves au large du Brésil. « Les salons organisés pour les entreprises du secteur à Rio de Janeiro deviennent aussi importants que ceux de Houston, la Mecque du pétrole », remarque ainsi Eric Fajole, le directeur d'UbiFrance à Sao Paulo, débordé par les demandes d'appui d'entreprises françaises. Il relève un changement de stratégie : « avant, les groupes cherchaient à exporter, maintenant, ils investissent directement, soit en rachetant une entreprise, soit en créant une activité à partir de zéro », déclare-t-il. Cet engouement mondial a son revers : prospecter et investir au Brésil est devenu cher, notamment à cause du taux de change, car le real a gagné 25 % par rapport au dollar depuis le début de l'année.Virginie Mairet, à Rio de Janeirovoir aussi pages PME - PMI
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