Les HLM amorcent leur mutation

Il y a un an, le secrétaire d'État au Logement Benoist Apparu invitait une partie des 773 organismes HLM à se regrouper pour mutualiser leurs ressources et gagner en efficacité. Et le monde HLM commence, de fait, à se mettre en mouvement, sachant que l'État va justement favoriser la constitution de groupes. Le directeur de l'immobilier social au Crédit foncier Alexandre Gruppo, qui accorde plus de 1 milliard d'euros de crédits par an aux HLM, constate que « des fusions entre organismes commencent à s'opérer et qu'elles vont se développer : la capacité d'investissement des HLM sera ainsi beaucoup plus importante que par le passé. Pour être plus efficaces, les entreprises sociales de l'habitat [les SA d'HLM, Ndlr] ont de plus en plus une compétence nationale à l'image de Vilogia, originaire du nord de la France, ou d'Erilia, originaire du Sud-Est ». « En dessous de 1.000 logements, il est très difficile d'avoir la compétence pour développer des projets car il n'est pas possible d'amortir les coûts induits sur un patrimoine suffisamment grand », note-t-il.De fait, depuis 2006, Vilogia, qui compte 75.000 logements, a « suivi les entreprises du Nord qui sont ses clientes à travers le 1 % logement, comme Auchan, Bonduelle ou La Redoute, afin d'étoffer son maillage territorial, en construisant des logements neufs ou en rachetant des logements à des promoteurs immobiliers ou à des offices publics de l'habitat », explique le président de Vilogia, Marc-Antoine Verhaeghe, qui réalise 265 millions d'euros de chiffre d'affaires et est aujourd'hui implanté dans cinq régions, du Nord-Pas-de-Calais aux Pays de la Loire. « D'autres mouvements de rapprochement vont se produire, certains protocoles seront signés dans l'année à venir », assure le président de la fédération des ESH Michel Ceyrac. « Jusqu'ici, les rapprochements entre SA étaient compliqués car les actionnaires des sociétés d'HLM, peu capitalisées dans la mesure où elles se sont développées à l'aide de subventions publiques, peinent à valoriser leurs parts du capital, dont la valeur est souvent très basse au regard du patrimoine des sociétés d'HLM. En outre, les dividendes qu'elles versent ne peuvent pas dépasser le taux du livret A, majoré de 1,5 %. »Mais les propos de Benoist Apparu ont inquiété certains dirigeants d'organismes HLM qui ont estimé judicieux de réfléchir à des regroupements. Dans un contexte où les aides de l'État, des collectivités locales comme du 1 % vont aller en diminuant, se regrouper est l'assurance de disposer de moyens plus importants alors que les missions des HLM se complexifient avec les défis du renouvellement urbain et du Grenelle de l'environnement. S. Sa.
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