Dissuasion nucléaire : un nouvel outil pour la France

Très discrètement, la France a mis en service opérationnel, lundi, l'ensemble de sa dissuasion nucléaire de nouvelle génération, selon nos informations. La Direction générale de l'armement (DGA) a livré, coup sur coup, à la Marine deux équipements majeurs. Le 20 septembre, le quatrième et dernier sous-marin nucléaire lanceur d'engins de nouvelle génération (SNLE-NG) de la classe du Triomphant, le Terrible (pour un coût unitaire de l'ordre de 2,5 milliards d'euros sur un total de 16 milliards d'euros pour l'ensemble du programme). Puis, lundi 27, le nouveau missile nucléaire balistique M51 (8 milliards d'euros, dont 5 pour le développement). Ainsi armé, le Terrible est aujourd'hui devenu le fer de lance de la nouvelle dissuasion nucléaire française, assurée par la force océanique stratégique (FOST) dont l'objectif est d'assurer la posture d'au moins un SNLE à la mer en permanence.Sous la maîtrise d'ouvrage de la DGA assistée par le maître d'oeuvre DCNS, le Terrible, tout comme le M51 développé par Astrium (groupe EADS), est l'un des programmes français à ne pas avoir dérivé dans le temps. Une performance réussie dans un contexte de réduction de moitié, sur dix ans, de la part du nucléaire dans les investissements défense. Lancé en 2000 pour une mise en service prévue à l'époque avant la fin 2010, le quatrième SNLE-NG est donc arrivé à bon port, pile à l'heure, avec son fameux M51. Le Terrible, dont le calendrier des essais à la mer s'est déroulé de janvier 2009 à juillet 2010, est un bâtiment de 140 mètres de long, porteur de 16 missiles stratégiques, doté d'une grande autonomie et d'un très bon niveau de discrétion.Modernisation de la flotte Les trois premiers SNLE-NG, déjà livrés à la Marine (Triomphant mis en service en 1997, Téméraire en 1999 et Vigilant en 2004) feront quant à eux l'objet d'une modernisation de grande ampleur (changements des tubes, retrofit du système de combat) entre 2010 et 2018 pour leur permettre de tirer le nouveau missile balistique à la place du M45 mis en service en 1996. La qualification du M51 est également une vraie performance de la DGA, qui n'a eu besoin que de cinq essais de lancement pour qualifier ce missile de 53 tonnes (2 à terre, 1 à partir d'une piscine de DGA essais de missiles et 2 en mer). À titre de comparaison, elle avait eu besoin d'une trentaine de tirs d'essais pour le M45. La DGA prévoit une deuxième version modernisée du missile, le M51.2 pour une mise en service en 2015.
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