Le monde HLM est vent debout contre le gouvernement

C'est une véritable bronca qui attendait, jeudi à Strasbourg, le secrétaire d'État au Logement, Benoist Apparu, au congrès de l'Union sociale pour l'habitat (USH), qui fédère 773 organismes HLM. Sous les huées des congressistes, le secrétaire d'État au Logement n'a pas infirmé la décision de supprimer l'exonération de la contribution sur les revenus locatifs dont bénéficiaient les HLM, et de leur prendre 340 millions d'euros par an sur trois ans. Les HLM estiment qu'ils construiront de ce fait 60.000 logements sociaux de moins et que le bâtiment, un secteur d'activité qui représente 1,2 million d'emplois, sera privé de 10 milliards d'euros de travaux.« Depuis trop longtemps, la France vit au-dessus de ses moyens. La crise a généré 54 milliards d'euros de dette budgétaire nouvelle et 30 milliards de dette sociale nouvelle », a objecté Benoist Apparu pour justifier cette taxe. « Le budget représente 20 milliards d'euros pour le logement dont 9 milliards pour le logement social », a-t-il ajouté.Dans les rangs même de l'UMP, cette ponction fait débat. « On ne peut pas traiter le logement social comme une variable comme les autres », a déclaré le sénateur UMP Philippe Dallier, qui s'attend à des amendements parlementaires sur le sujet. Dès juillet, François Scellier, député UMP du Val-d'Oise, écrivait : « Je ne serai pas capable de défendre un projet qui conduirait à supprimer pratiquement totalement le nécessaire engagement de l'État dans le logement social. » Ponctionner les HLM semble mal venu, alors que le déficit aigu de logements en France, chiffré de 500.000 à 900.000, explique pour partie l'envolée des prix de l'immobilier et qu'avec la crise les mises en chantier de logements sont tombées à 330.000 en 2009. « Le taux d'effort net des moins de 30 ans dans le parc locatif privé a doublé depuis 2002 et y atteint, en moyenne, 40 % ! Ces jeunes-là, ce sont les enfants des classes moyennes, des cadres de la fonction publique ou d'employés de grandes entreprises privées », a relevé Thierry Repentin. Or, alors qu'il ponctionne les HLM, « le gouvernement a su trouver les moyens budgétaires pour l'accession à la propriété » en lançant le « PTZ+ » (prêt à taux zéro plus) , a-t-il opportunément relevé. Aussi, les HLM menacent de renégocier les conventions d'utilité sociale, qui précisent leur politique d'investissement.un allié dans le 1 % logementLes bailleurs sociaux ont trouvé un allié dans le 1 % logement, qui a déjà subi une ponction de 1 milliard d'euros. « La nation doit définir combien elle doit mettre d'argent sur la table pour répondre aux besoins de logements, plutôt que d'aller d'arbitrages en arbitrages, a protesté jeudi Jérôme Bedier, qui préside Action logement. La politique du logement est remise en cause trop régulièrement. Nous ne pouvons continuer sans visibilité. » n
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