Le compte à rebours est lancé. Le déploiement de la nouvelle organisation de France Télévisions en entreprise unique doit démarrer le 4 janvier. Le dernier comité central d'entreprise (CCE) du groupe public doit rendre son avis sur le projet de réorganisation autour du 16 décembre. Auparavant, lors d'un CCE extraordinaire convoqué ce mercredi, la direction répondra aux contre-propositions élaborées par plusieurs syndicats du groupe. Dès hier, ce chantier qui n'existait encore que sous forme de « slides » de consultants, de réunions, de coordination, a pris un peu de réalité. Geneviève Giard, DG de l'ex-chaîne France 3, devenue « pôle » France 3 dans le nouveau groupe, et en charge des réseaux régionaux et d'outre-mer de la future organisation, a annoncé la localisation des « pôles de gouvernance » du futur réseau de 24 antennes régionales dites « de proximit頻. Et elle a décroché son téléphone pour solliciter les cadres qui pourraient les diriger à Rennes, Strasbourg, Marseille ou Bordeaux.Des directeurs potentiels pour les 24 antennes seront à leur tour sollicités. L'objectif est que, entre le rendu de l'avis du CCE mi-décembre et Noël, tout l'encadrement, jusqu'au niveau N-3 voire N-4 du groupe, sache où il va se situer dans l'organigramme et à qui il rapportera l'année prochaine. De fait, si pour France 3, comme pour l'ensemble du groupe, la direction assure que 80 % des 9.000 salariés (11.000 avec les non-permanents) ne subiront pas de changements majeurs dans leur travail, l'encadrement devrait connaître plus de bouleversement. Et le réseau de France 3, qui emploie plus du tiers des effectifs ? 3.600 permanents en métropole ?, est le dossier lourd de la réorganisation. Direction et syndicats ont le précédent France Télécome;lécom en tête. L'assurance qu'il n'y aurait pas de mobilité contrainte est redonnée à chaque occasion. « On ne veut pas vivre une réorganisation permanente sans maîtrise ni contrôle », prévient Marc Chauvelot, secrétaire CGT du CCE.évolution des métiersOutre l'organisation géographique, le passage d'un groupe de télévision à un média global implique aussi une évolution des métiers. France 3 espère pouvoir lancer dans ses 24 régions des Web TV, en formant ses journalistes à travailler pour plusieurs supports : antenne TV, Web? en saisissant les nouvelles technologies pour réorganiser le travail, et dégager les moyens pour créer des fonctions dédiées au Web (modérateur, animateur de communauté?). Une offre « globale » à coûts et à effectifs constants : Marc Chauvelot n'y croit pas. Le CCE réclame, dans ses contre-propositions, que les développements soient financés, non seulement par des économies, des synergies, ou encore par le plan de départs volontaires pour seniors qui va s'ouvrir, mais aussi par une partie des recettes publicitaires engrangées par le groupe au-delà des prévisions budgétaires.

latribune.fr

01 Déc 2009, 1:45

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