Les critiques fusent sur la stratégie afghane d'Obama

États-UnisBarack Obama s'adressera mardi soir à ses compatriotes pour confirmer le renforcement du contingent américain en Afghanistan et évoquer un calendrier de sortie du pays. Mais ces annonces, faites après trois mois de délibérations avec le Pentagone, se heurteront à des critiques multiformes : des parlementaires démocrates refusent l'envoi supplémentaire de soldats américains sur le terrain, des élus républicains estiment qu'évoquer une « stratégie de sortie » minerait la crédibilité des États-Unis et l'opinion publique craint le spectre du Vietnam. Barack Obama peinera aussi à mobiliser les alliés des États-Unis, peu enclins à augmenter leurs effectifs militaires sur place.critères de sortieSelon les médias américains, le président des États-Unis annoncera, depuis l'académie militaire de West Point, l'envoi d'environ 35.000 soldats, en renfort des 68.000 militaires américains déployés aux côtés de 42.000 soldats d'autres pays. D'après un responsable gouvernemental interrogé par le « New York Times », Obama donnera « une idée claire concernant à la fois un calendrier d'actions et la manière dont la guerre va prendre fin ». Le quotidien ajoute qu'une fois le pays stabilisé, le contingent américain sera réduit en fonction de critères de sortie moins restrictifs qu'en Irak mais que « la présence américaine (y) demeurerait importante pendant assez longtemps ». L'agence Reuters indique que la Maison-Blanche anticipe une sortie d'ici à neuf ans.Cet engagement sera coûteux, la Maison-Blanche estimant que l'envoi de chaque soldat coûtera 1 million de dollars. L'annonce présidentielle devrait donc creuser le déficit fédéral à hauteur d'une trentaine de milliards de dollars par an. Avant d'approuver cette décision, « je dois vérifier ce que dépenser entre 400 et 700 milliards de dollars sur dix ans aura comme impact sur l'éducation et nos efforts pour redresser l'économie », a prévenu David Obey, le président démocrate de la commission des Finances de la Chambre des représentants. Celui de la commission des Forces armées du Sénat, Carl Levin propose « un impôt sur le revenu supplémentaire pour les ménages gagnant plus de 200.000 ou 250.000 dollars par an » afin de financer cet effort.Levin engage aussi Barack Obama à accélérer l'aide pour bâtir une armée afghane et à demander aux pays de l'Otan de fournir la moitié des troupes supplémentaires pour combattre les talibans. Hier, Nicolas Sarkozy a déclaré que les soldats français resteraient « aussi longtemps que nécessaire » en Afghanistan. Mais l'Élysée a répété à plusieurs reprises son refus d'y augmenter ses effectifs.Éric Chalmet, à New York
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