« Ce Pacte doit allier austérité et croissance »

STRONG>GUY VERHOFSTADT Président du groupe Alliance des démocrates et des libéraux au Parlement européenL'ancien Premier ministre belge libéral et actuel président du groupe libéral au Parlement européen, revient sur le Pacte de compétitivité franco-allemand revu et corrigé par les présidents de la Commission et du Conseil européen. Le « frein » à la dette inscrit dans la Constitution, les 67 ans pour un départ en retraite ou la non-indexation des salaires sur l'inflation ont disparu des propositions. Après la proposition franco-allemande de février, José Manuel Barroso et Herman Van Rompuy testent en ce moment une version 2.0. du Pacte de compétitivité Sensée rallier les nombreux pays sceptiques. C'est un bon document ?Ce qu'on a vu jusqu'à présent du document butte sur le même problème que le pacte d'Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. Il se base sur une approche purement intergouvernementale où toute la gestion sera confiée aux États membres.Le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, assure du contraire en disant que cette nouvelle version « ancrerait » le pacte dans les traités et les institutions européens...C'est purement formel. Le document parle d'une « surveillance politique par les chefs d'État et de gouvernement ». Après, on peut toujours mettre cela dans le traité. Mais cela n'en reste pas moins la même approche que pour la stratégie 2020 ou celle de Lisbonne : des meilleures pratiques... Sur le fond, c'est la reprise de la Revue annuelle de croissance [programme économique de la Commission publié en janvier] où l'on suit les réformes par indicateurs de performance interposés. Ce n'est pas cela, la gouvernance économique européenne.Que faut-il faire alors ?Il faut une méthode communautaire où la Commission européenne, et pas les États, gère le processus. Sur le contenu, il faut un code de convergence qui inclut certes les retraites et les salaires, mais aussi les dépenses scientifiques et les infrastructures, avec des exigences standards minimum mais aussi maximum, pour éviter par exemple le dumping social.Jacques Delors a dit que la Revue de croissance annuelle était « le document le plus réactionnaire jamais produit par la Commission ». Vous partagez ce point de vue ?Il a dit cela, je suppose, parce qu'il y manquait l'élément de croissance. En ce sens, il a raison. Ce Pacte doit allier austérité et croissance, il faut les deux. C'est ce que nous voulons faire dans l'Acte communautaire pour la convergence et la gouvernance dans l'Union européenne que nous présenterons jeudi. Retrouvez l'intégralité de l'entretien sur latribune.fr dès 11 heures.
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