Les émissions de dette des entreprises marquent le pas

Les troubles politiques en Afrique du Nord ont favorisé l'attentisme des entreprises emprunteuses en février. Le mois passé, les sociétés ont placé 252 milliards de dollars d'obligations privées à travers le monde après 352 milliards en janvier, soit une baisse de plus de 28 % selon les données collectées par Bloomberg. Le marché américain a été particulièrement touché, avec une baisse en glissement mensuel de 52 % par rapport aux 158 milliards émis en janvier, qui constituaient, il est vrai, un record pour le premier mois de l'année.En Europe, la décrue s'est établie à 29 % à 30,5 milliards d'euros, selon les chiffres de Natixis AM. Un effet d'optique lié aux émissions de titres non sécurisés des établissements bancaires, qui font face à des échéances de remboursements importantes en 2011 ainsi qu'en 2012 et ont émis un montant de 23 milliards d'euros en baisse de seulement 22 %. Pour ce qui est des entreprises non financières, les émissions chutent là encore de près de 45 %, à 7,5 milliards d'euros. « L'appétit des investisseurs est toujours là mais les entreprises ont des besoins moindres en ce début d'année. Les émetteurs peuvent donc attendre que les incertitudes actuelles cèdent la place à un environnement de marché plus favorable en termes de coût de financement », explique Badr El Moutawakil, stratégiste crédit chez Natixis AM.De part et d'autre de l'Atlantique, les primes de risque exigées par le marché ont diminué depuis le début de l'année, et les titres d'entreprises enregistrent généralement une bonne performance sur le marché secondaire. Les 2,25 milliards de dollars émis par Microsoft le 3 février dernier ont ainsi vu leur prix augmenter de 2,6 %, signe de l'attrait des investisseurs pour ce papier. Si le coût de financement des entreprises européennes mesuré par l'indice Merrill Lynch a augmenté de 3,8 % à près de 4,10 % sur le mois de janvier, c'est essentiellement en raison de la remontée des taux d'État. Or, « les évènements en Afrique du Nord ont permis de contenir la remontée des taux [d'intérêts des États, qui servent de référence, Ndlr] malgré les pressions inflationnistes », soulignent les experts de Barclays Capital. Le coût de financement s'est en effet stabilisé sous 4 % à la fin février. Et les entreprises aimeraient pouvoir grappiller quelques points de base. J. B.
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