Quand les caoutchoucs grimpent jusqu'au ciel

Après deux semaines de creux, le caoutchouc coté à Tokyo a bondi de plus de 3 % mardi à 477 yens par tonne, soit 5.819 dollars. Par rapport au sommet de 536 yens touché le 18 février, la tonne de caoutchouc est en effet plus abordable, ce qui attire les acheteurs. Mais l'accalmie aura été de courte durée. Selon Luckchai Kittipol, président de la Thai Rubber Association, « la tendance, c'est que les prix restent à un niveau élevé ». L'expert anticipe d'ailleurs un doublement des revenus du pays, lesquels pourraient atteindre 14 milliards de dollars pour 2010, contre 7 milliards en 2009. La Thaïlande, premier exportateur au monde devant la Malaisie et l'Indonésie, devrait produire cette année environ 3 millions de tonnes du précieux végétal, même si la production a été ralentie d'une part par des épisodes de sécheresse, d'autre part par une vague de pluies qui a perturbé la récolte en fin d'année. En Malaisie, où moins de 1 million de tonnes sont produites, le pays veut doubler sa production d'ici 2020. L'Inde et la Chine accélèrentEn attendant, et selon les prévisions de Goldman Sachs, la production du Sud-Est asiatique ne devrait pas satisfaire la demande cette année. Les stocks sont donc amenés à chuter : ils devraient toucher un point bas sur dix ans fin 2011, avec seulement 69 jours de consommation en réserves. Un niveau préoccupant quand l'industrie automobile (70 % de la demande de caoutchouc) est en train de passer à la vitesse supérieure en Chine et en Inde. Dans les pays de l'OCDE, elle redémarre péniblement; mais l'utilisation de tous les stocks durant la période de crise force les fabricants de pneus à acheter à tour de bras. Pour certains experts, c'est donc une véritable bulle qui serait en train de se former autour des pneus : certains voient déjà la tonne à 1.200 yens à la fin de l'année ; et le consensus établi par l'agence Bloomberg pointe vers les 605 yens fin 2011 . Déjà tendu, le marché entre en effet dans une période cruciale : entre février et mai, les arbres à latex perdent leurs feuilles et produisent moins de sève. La production de caoutchouc est alors réduite de moitié.
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