SNCF : les syndicats désunis avant la grève

Pas facile d'y voir clair dans le troisième mouvement social depuis le début de l'année, qui se prépare à la SNCF. Trois syndicats, la CGT des cheminots, Sud Rail et la CFDT, ont déposé séparément des préavis de grève reconductibles à partir du 6 avril à 20 heures. Sud Rail, qui a hésité à entrer dans la danse, veut mobiliser sur l'ensemble des sujets. « Nous nous battons contre le démantèlement de l'entreprise », indique Alain Combi. La CFDT a, elle, déposé deux préavis pour le 6 avril, l'un concernant la problématique des contrôleurs et l'autre celle des agents de conduite. Côté CGT, sept préavis en tout ont été déposés, avec dix à quinze sujets par préavis. Car la CGT appelle aussi à une grève carrée, sur une seule journée, le 8 avril. L'Unsa, deuxième syndicat de la SNCF, n'a pas souhaité se joindre aux mouvements. « Il y a des réorganisations très lourdes de conséquences à la SCNF, qui ne sont pas bien gérées par l'entreprise. Mais nous ne voulons pas épuiser les capacités de mobilisation des cheminots alors que le dossier des retraites sera bientôt mis sur la table », explique éric Tourneboeuf de l'Unsa.Des réunions de concertation ont eu lieu avec la direction de la SNCF ce jeudi et doivent se poursuivre vendredi. « Nous sommes mobilisés sur ces réunions de concertation dans lesquelles nous faisons des propositions. L'objectif est d'éviter la grève », explique à « La Tribune » François Nogué, directeur général délégué des ressources humaines. « Le sujet emploi est très important et nous accélérons le rythme d'embauches, avec plus de 1.000 recrutements depuis le début de l'année et 400 nouveaux apprentis à l'automne. Nous nous sommes aussi engagés sur des processus de retour d'expérience quant à la manière dont se passent les nouvelles organisations au sein de la SNCF », poursuit-il. Déjà la CFDT trouve très constructive sa première réunion concernant les contrôleurs. « Nous avons des motifs de satisfaction », souligne Dominique Aubry de la CFDT. « Pourquoi tant de préavis » Comment les cheminots vont-ils réagir ? Ils « ne s'y retrouvent plus et ne comprennent pas trop les raisons d'un tel mouvement après une grève le 23 mars qui a pas mal marché. Les motivations ne sont ni professionnelles ni syndicales », assure Bernard Aubin, de la CFTC. « Pourquoi tant de préavis différents, quand il s'agit de se battre ensemble », écrit Sud Rail dans une lettre ouverte, alors qu'elle n'est plus invitée aux interfédérales. Pour nombre d'observateurs, la CGT doit raffermir ses positions, jugées trop peu radicales par certains de ses adhérents tentés par Sud Rail. La CGT regrette aussi le temps de Louis Gallois, où elle était beaucoup plus associée aux décisions. Et Didier Le Reste, son secrétaire général, veut sans doute finir en beauté son mandat, à la fin de l'année.
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