Au Brésil, Dilma Roussef veut succéder à Lula

à neuf mois de la fin de son mandat, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, vient d'annoncer un plan d'investissement dans les infrastructures pour un montant de 400 milliards d'euros. Lancé en grande pompe, le PAC 2 (Programme d'accélération de croissance 2) combine investissements de l'état au niveau fédéral, régional et municipal, l'intervention de grandes entreprises publiques comme la compagnie d'hydrocarbures Petrobras, et la sollicitation du secteur privé. Le programme fait suite au PAC 1 (262 milliards d'euros, injectés entre 2007 et 2010), dont l'objectif était d'améliorer la qualité des routes, ports, aéroports, chemins de fer. En limitant les goulots d'étranglements, le potentiel de croissance sans inflation du pays devrait s'installer au-dessus de 5,5 %. En 2010, l'activité économique devrait déjà flirter avec les 5%. C'est le secteur énergétique qui obtient la plus grosse part du gâteau, avec 191 milliards d'euros. Mais c'est l'annonce de l'amplification du programme « Minha Casa, Minha Vida » (« Ma Maison, Ma Vie », qui a capté l'attention populaire. Sa première version, lancée cette année, prévoit la construction d'un million de logements sociaux pour les plus défavorisés. Désormais, le Brésil s'engage à fournir deux millions de logis d'ici à 2014. candidate encore méconnueEn 2006, lors de sa réélection, les classes populaires expliquaient leur enthousiasme pour Lula grâce à l'existence de « Bolsa Familia » (Bourse Famille), une allocation remise aux 12 millions de foyers les plus pauvres du pays en échange de la scolarisation et la vaccination des enfants. Cette année, le président sortant veut clairement faire du programme d'habitations populaires la principale bannière de sa protégée, Dilma Roussef. L'actuelle chef de la Maison Civile ? équivalent brésilien de Premier ministre ? a démissionné mercredi pour lancer sa campagne. Son principal adversaire, le conservateur José Serra, gouverneur de l'état de São Paulo, a fait de même. Dilma, qui n'a jamais brigué aucun mandat, est encore peu connue dans le pays. Lula compte sur ces investissements publics pour la faire gagner, et surtout, sur le transfert de son immense popularité. Ce week-end, l'institut de sondage Datafolha a fait savoir que 76 % des Brésiliens jugent l'action du président « bonne ou excellente », du jamais-vu dans l'histoire du Brésil. Virginie Mairet, correspondante à Rio de Janeiro
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