Eurotunnel poursuit ses emplettes pour accroître son trafic

Eurotunnel continue ses acquisitions. Après avoir dépensé 50 millions d'euros en décembre dernier pour acquérir l'activité fret de Veolia en France, intégrée à sa filiale ferroviaire Europorte, le groupe français a déboursé 29,6  millions d'euros pour s'offrir le britannique GB Railfreight (GBRf). « Notre objectif est de développer le trafic dans le tunnel, a expliqué à ?La Tribune? Jacques Gounon, le PDG d'Eurotunnel. Alors qu'il a été construit avec une capacité de 10 millions de tonnes, ses échanges n'ont jamais dépassé 3 millions et ils sont retombés à 1,18 million l'an dernier. Les deux opérateurs historiques, SNCF et DB Schenker, ont échoué dans leur exploitation du tunnel. Si celle-ci ne fait pas partie de leur objectif, je me suis donc dit que nous le ferions à leur place. Or cela n'était pas possible sans être présent au Royaume-Uni. » Groupe complémentaireTroisième opérateur de fret ferroviaire britannique avec 8 % du marché, 55 millions de livres (65 millions d'euros) de chiffre d'affaires en 2009 et 299 salariés, GBRf possède les atouts nécessaires à cette ambition. « En plus d'un partenaire solide, nous recherchions un groupe complémentaire en termes de type de clientèle et de couverture géographique », poursuit Jacques Gounon. Le secteur connaît une sévère crise mais le PDG ne s'en inquiète pas. « Le prix payé représente cinq fois l'Ebitda, j'estime donc ne pas l'avoir surpayé. Grâce à nos importantes liquidités, nous avons pu l'acquérir sans avoir recours à la dette. Au final, la crise nous aide plutôt : si le marché était en pleine croissance, nous n'aurions jamais pu acquérir Veolia Cargo et aujourd'hui GBRf. »Les ambitions d'Eurotunnel ne sont pourtant pas démesurées. Même si, selon son PDG, « accroître le trafic du tunnel, c'est aussi transporter des marchandises de Milan à Glasgow », le groupe n'a « aucune intention d'investir en Allemagne et aux Pays-Bas. De toute manière, nous ne nous concentrons pas sur le grand fret mais sur des créneaux que les grands opérateurs comme SNCF ou Deutsche Bahn ne peuvent pas gérer ».Tristan de Bourbon, à Londre
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