L'américain DTCC s'installe à Londres

N'en déplaise aux autorités françaises qui espéraient héberger à Paris la future base de données sur les transactions sur dérivés actions, c'est depuis Londres que l'américain DTCC gèrera sa base de données. Hier, l'organisme de compensation et de règlement-livraison, déjà présent en Europe via sa filiale de compensation EuroCCP, a annoncé la création d'une nouvelle filiale sur le Vieux Continent, sous l'autorité de la Financial Services Authority (le régulateur britannique). Éviter toute secousseDans un premier temps, celle-ci offrira les mêmes données que le registre ouvert aux Etats-Unis pour les contrats swaps de couverture contre le risque de défaut d'un émetteur de dette (CDS). Une manière de se rapprocher des régulateurs européens, inquiets de ne pas obtenir le même niveau d'informations que les régulateurs américains. Cette nouvelle filiale a aussi vocation à recueillir la base de données sur les dérivés actions, qui devrait être lancée d'ici à la fin du mois. Dans un premier temps, les statistiques de ce segment de marché qui pèse quelque 6.591 milliards de dollars selon la Banque des réglements internationaux (à fin 2009) seront fournies sur un rythme mensuel aux régulateurs.Répondant à la demande du G20 qui réclame davantage de transparence sur les produits dérivés échangés de gré à gré, l'industrie s'est mobilisée. Via l'ISDA, l'association des professionnels des dérivés, des appels d'offres ont été lancés. Et ce sont les professionnels qui ont déterminé le lieu d'installation de la base. Le référentiel sur les dérivés de taux d'intérêt a été emporté par TriOptima et installé en Suède. Ces initiatives devancent ainsi les futures exigences réglementaires, en cours d'adoption aux Etats-Unis ou en cours d'élaboration en Europe. Outre le passage obligatoire par des chambres de compensation pour les produits standardisés, l'objectif de ces bases de données sur les transactions est de permettre aux régulateurs d'évaluer ce qui se passe réellement sur ces marchés jusqu'alors opaques. Les autorités ne veulent pas connaître à nouveau les angoisses qui avaient pu déclencher les difficultés d'AIG, celles de Bear Stearn ou la faillite de Lehman Brothers en 2008. Il s'agit aujourd'hui de sécuriser ces marchés et de pouvoir, le cas échéant, évaluer les risques potentiels pour éviter toute secousse systémique. C. FR.
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