Avignon, ici et maintenant

Ce Festival d'Avignon ne sera pas de tout repos. Le programme a été concocté sous le regard de deux artistes invités : le metteur en scène suisse Christoph Marthaler, dont les spectacles sont toujours dérangeants, et l'écrivain dramaturge Olivier Cadiot, sensible au langage, dont on se rappelle le « Fairy Queen » qui dressait les portraits virulents de Gertrud Stein et de son souffre-douleur Alice Toklas.Un thème se dégage des oeuvres proposées, que ce soit en théâtre ou en danse : « l'homme dans son quotidien » observé à la manière d'un anthropologue. Tout commence, dans la cour d'honneur, par une énigme avec la première création du festival « Papperlapapp » de Christoph Marthaler qui ne veut rien dévoiler de son spectacle jusqu'à sa représentation. De son côté, Olivier Cadiot propose « Un mage en ét頻, à l'opéra, avec son interprète fétiche Laurent Poitrenaux. Toujours dans le même lieu, le Flamand Guy Cassiers met en scène « l'Homme sans qualités », de Musil, spectacle en néerlandais surtitré. Une approche très contemporaine avec l'utilisation de la vidéo. On se souvient de son adaptation d'« Au-dessous du volcan » de Malcom Lowry. Grinçant, Christophe Feutrier, ancien assistant de Bob Wilson, monte « Délire à deux » de Ionesco, avec Valérie Dréville. En danse, très présente cette année au sein de la programmation, Alain Platel, accompagné de Frank Van Laecke, est là avec « Gardenia », une création surprenante avec des danseurs (anciens travestis) de plus de 60 ans. Josef Nadj propose de son côté « les Corbeaux », une performance qu'il exécute avec son complice de toujours, également musicien, Akosh Szelevényi, d'origine hongroise.Autre vedette de la danse contemporaine, Boris Charmatz reprend « la Danseuse malade » d'après Tatsumi Hijikata, en compagnie de la comédienne-chanteuse Jeanne Balibar. Pour la découverte de nouveaux talents, ne manquez pas les créations de « la Vingt-Cinquième Heure », le rendez-vous des formes théâtrales les plus atypiques, qu'il s'agisse de lectures-performances ou de conférences-spectacles. Jean-Louis Pinte
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