Les usines françaises de Renault et PSA sont en berne

La très légère embellie des immatriculations de voitures neuves en juillet n\'empêche pas le plongeon de la production de Renault et PSA dans l\'Hexagone.  Les deux constructeurs automobiles français ont encore réduit leurs fabrications en France de 20,8% au premier semestre à 758.455 unités, selon  le Comité des constructeurs français d\'automobiles (CCFA). La baisse est de 25% pour PSA Peugeot Citroën  et de 11,3% pour Renault. Résultat, PSA ne produit plus que 33% de ses véhicules dans l\'Hexagone, à peu près comme le groupe Volkswagen en Allemagne. Renault ne fabrique plus, lui, que 18,7%.de ses véhicules dans son pays d\'origine. Ce qui est dans les taux les plus bas parmi les constructeurs mondiaux.L\'écart avec l\'Allemagne s\'accroîtEn réalité, la production de Renault et PSA en France est en chute libre... structurelle. Elle avait déjà plongé de 16,4% en 2012. Entre 2005 et l\'an dernier, elle a été divisée carrément par deux, passant de 3,15 millions d\'unités  à 1,65 million.  Le plongeon tricolore est d\'autant plus flagrant quand on compare avec la... production auto en Allemagne. Entre 2008 et 2012, Renault et PSA ont réduit de 27% leur production en France. Dans le même temps, Volkswagen, BMW et autres Mercedes ont à peine réduit la leur outre-Rhin de 2,5%. Et, sur les six premiers mois de l\'année, la production auto allemande n\'a reculé que de 3% à 2,86 millions. L\'écart s\'accroît progressivement entre les deux côtés du Rhin. Les constructeurs allemands produisent désormais 3,3 fois plus outre-Rhin que les constructeurs français dans l\'Hexagone. Equipementiers réduisent aussi la voilureParallèlement à la chute de la production française des constructeurs, les usines des équipementiers automobiles réduisent aussi la voilure. Le chiffre d\'affaires de leurs sites français a fléchi de 13,4% l\'an passé à 16,15 milliards, d\'après la Fiev (Fédération des équipements pour véhicules). Conséquence, la balance commerciale des composants pour véhicules a vu son excédent fondre à 1,7 milliard d\'euros à peine l\'an dernier, contre... 2,5 milliards en 2010. Et les perspectives pour l\'année 2013 ne sont pas vraiment réjouissantes.Plongeon de moitiéLa  crise du marché en Europe n\'explique pas à elle seule la contraction de Renault et PSA. Si leur intercontinentalisation croissante est un signe de dynamisme, la décrue de leurs activités industrielles tricolores est plutôt une preuve de leurs difficultés. Les constructeurs sont de plus en plus cantonnés, à leur grand dam, aux  voitures petites et compactes, les plus sensibles aux coûts de production. Pour les réduire et rendre ces véhicules concurrentiels, PSA ,et surtout Renault, ont progressivement délocalisé hors de France une bonne partie de leurs fabrications (Peugeot 107, Citroën C1, C3 Picasso, Renault Twingo, 60% des Clio).... Et  leurs modèles traditionnels toujours produits en France subissent une forte érosion de leurs volumes. Le fameux monospace compact Scénic (et son dérivé Grand Scénic) a vu ses cadences de fabrication réduites des deux-tiers à 132.760 unités l\'an passé par rapport à il y a dix ans. La familiale Renault Laguna a atteint péniblement les 27.700 unités en 2012, contre plus de 145.000 dix ans auparavant.Effectifs en pleine chuteDans ces conditions, les usines de Renault et PSA voient leurs effectifs fondre. Le site PSA de Rennes a produit 129.600 unités à peine l\'an dernier.... contre plus de 360.000 au milieu des années 2000, pour un potentiel installé qui était alors de 400.000 ! A cette époque, le site employait 10.000 personnes, le double d\'aujourd\'hui. Sacrée dégringolade. Et ce n\'est pas fini. Rennes, où la suppression de 1.400 emplois est prévue, est d\'ailleurs à l\'arrêt durant six semaines cet été en raison de nouvelles mesures de chômage partiel. L\'usine de Renault à Flins (Yvelines) a assemblé l\'an passé 115.500 Zoé et Clio avec 2.600 salariés, contre 270.000 voitures avec 4.750 personnes en 2004. A Sandouville, le site phare de Renault en Seine maritime voué jusqu\'ici à la gamme moyenne et au haut de gamme comme celui de PSA à Rennes, a vu ses effectifs passer de 5.300 employés en 2004 à 2.150 aujourd\'hui seulement.710. 000 voitures en 2016?Cette descente aux enfers de l\'industrie automobile dans l\'Hexagone est-elle irrémédiable ? Pas forcément. PSA, qui vient d\'industrialiser des modèles nouveaux comme le « Crossover » 2008 en France, négocie avec les syndicats un accord de compétitivité pour améliorer sa productivité en France. Il souhaite conclure un accord du même genre que celui paraphé à la mi-mars par Renault, lequel prévoit notamment une augmentation de 6,5% du temps de travail, une refonte des comptes épargne temps, un gel des salaires en 2013.Le constructeur au losange s\'est engagé, en échange, à ne fermer aucune de ses usines dans l\'Hexagone à court terme et à leur assurer une activité minimum de 710.000 véhicules par an: 630.000 Renault et 82.000 Nissan (à Flins à partir de 2016).  En 2004, Renault  produisait en France plus d\'1,3 million d\'unités... 
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.