Le chômage ne connaît pas de trêve en Espagne

Alors que l'approche de l'été est traditionnellement favorable à l'emploi, le taux de chômage a encore augmenté en Espagne au deuxième trimestre, passant de 20,05 à 20,09%, ce qui correspond à 4,64 millions de sans-emploi. Cela dit, le taux a augmenté ce dernier trimestre dans des proportions moindres qu'auparavant. Du coup, pour le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero, cette décélération est « notable », et l'augmentation de la population active est désignée comme l'explication principale de la progression. Il n'en reste pas moins que les attentes des experts ont été douchées : ceux-ci espéraient un mouvement de ralentissement du chômage plus net. Toutefois, la création d'emplois a connu son meilleur chiffre depuis septembre 2007, avec 82.700 salariés de plus qu'au premier trimestre, grâce notamment aux contrats saisonniers. José Manuel Campa, secrétaire d'État à l'Économie, juge ainsi que « l'intensité de l'ajustement de l'économie se stabilise ». Mais à quel prix ? La forte proportion de contrats à durée déterminée (environ un tiers des salariés) reste l'un des déséquilibres majeurs du marché du travail espagnol, le taux de chômage structurel du pays se situant aux alentours de 10 %. La réforme du marché du travail adoptée la semaine dernière par les seuls députés socialistes vise justement à corriger ces déséquilibres, causés par le manque de flexibilité. Elle doit encore être approuvée par le Sénat. Le projet facilite notamment le licenciement pour raisons économiques et réduit le coût du licenciement sans cause objective. Il impose en outre de nouvelles limites aux contrats à durée déterminée. Zapatero affirmait vendredi que ces mesures allaient permettre de réduire la précarité des contrats de travail en CDD pour les transformer en CDI. Les syndicats, qui préparent activement la première grève générale de l'ère Zapatero, prévue pour le 29 septembre, y voient quant à eux une « authentique aberration ». « nouvelles réformes »En outre, Zapatero a annoncé en fin de semaine dernière qu'il comptait « introduire des changements dans la politique de l'emploi » une fois la réforme du travail définitivement adoptée, pour appuyer les chômeurs dans leur recherche de postes. Le chef du gouvernement l'a annoncé au cours de son discours sur le bilan du premier semestre, marqué par les mesures de rigueur prises pour tenter de renouer avec l'équilibre budgétaire en 2013. Pour les dix-huit mois de mandat qui lui restent, Zapatero promet « austérité et nouvelles réformes », dont celle des retraites. Encore faudrait-il qu'il n'ait pas à convoquer d'élections anticipées, ce qui pourrait être le cas si le budget 2011 n'est pas adopté par le Parlement. Zapatero a cependant insisté : il n'envisage pas une telle possibilité.
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