La droite italienne se déchire

« ?Il n'y aura ni crise gouvernementale, ni élections anticipées. » Après avoir exclu jeudi soir le président de la Chambre, Gianfranco Fini, du parti du Peuple de la liberté (PDL), le chef du gouvernement italien, Silvio Berlusconi, multiplie les déclarations pour conjurer l'hypothèse d'une chute de son cabinet. Si Gianfranco Fini a été déchu, c'est parce que, selon Berlusconi, le « PDL ne pouvait plus payer le prix trop élevé de divisions affichées ». Le président de la Chambre des députés a immédiatement constitué un groupe parlementaire autonome qui pourrait donner du fil à retordre au gouvernement. Grâce à 33 députés qui ont adhéré à son « Futur et liberté pour l'Italie », il jouit en effet d'une sorte de « golden share » dans la majorité. Quant au PDL et son allié de la Ligue de Nord, ils disposent encore d'une majorité automatique, mais en comptant les voix des élus de droite du groupe mixte. FINI refuse de démissionnerDe son côté, Gianfranco Fini, qui a refusé de démissionner de la présidence de la Chambre des députés - comme son ancien allié l'exigeait - a précisé que ses troupes continueraient de « soutenir » le gouvernement quand il présentera des mesures en conformité avec le programme du PDL, mais qu'elles « n'hésiteront pas à s'opposer à des choix de l'exécutif injustes ou contraires à l'intérêt général ». Depuis plusieurs mois, Gianfranco Fini n'a cessé de prendre ses distances avec la politique gouvernementale, notamment pour critiquer les attaques contre la magistrature ou encore sur un récent projet de loi limitant les écoutes téléphoniques et leur publication dans la presse. L'ancien dirigeant d'extrême-droite, qui a depuis longtemps abjuré le fascisme, s'est fortement recentré et dénonce également les positions radicales de l'autonomiste et xénophobe Ligue du Nord, désormais partenaire privilégié de Silvio Berlusconi. « Les supporters d'une équipe ne peuvent pas accepter de voir les joueurs se disputer dans les vestiaires », a justifié le Cavaliere après l'exclusion de Fini, en espérant que celui-ci, crédité de 3 à 10% d'opinions favorables dans les sondages, sera à terme marginalisé. Robert Lavéran, à Rome
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