Roberto Azevedo, le nouveau visage de l'OMC

C\'est désormais le nouveau visage de l\'OMC. Le représentant permanent du Brésil auprès de l\'OMC depuis 2008, Roberto Azevedo, a été choisi pour diriger l\'institution en mai dernier, au terme d\'un long processus de sélection. Le Brésilien de 55 ans était convaincu d\'être le plus à même de donner un second souffle à l\'organisation chargée des règles du commerce international et de leur application, affaiblie depuis l\'échec du cycle de Doha.Un négociateur hors pairRoberto Azevedo est né le 3 octobre 1957 à Salvador de Bahia, péninsule au nord-est du Brésil, et ancienne capitale du pays. Son diplôme d\'ingénieur de l\'Université de Brasilia en poche, Roberto Azedevo embrasse une carrière diplomatique en 1984. En 2001, il participe à la création de la Coordination générale des litiges du ministère brésilien des Affaires étrangères, un service qu\'il dirige pendant quatre ans. Après quoi, il devient chef du département économique du ministère en 2005 puis sous-secrétaire général des affaires économiques de 2006 à 2008. Cette année-là, il endosse le titre de représentant permanent du Brésil auprès de l\'OMC et se forge une réputation de négociateur et de \"constructeur de consensus\". De grands succès dans les différends commerciaux Le diplomate compte notamment à son actif plusieurs litiges commerciaux importants en faveur du Brésil à l\'OMC à l\'instar de celui concernant les subventions pour le coton contre les États-Unis ainsi que celui des subventions à l\'exportation de sucre contre l\'Union Européenne. Il a également participé à presque toutes les conférences ministérielles depuis le lancement en 2001 des négociations de Doha, de libéralisation du commerce mondial. A cet égard, Roberto Azedevo avait d\'ailleurs estimé qu\'il était le mieux placé pour ranimer l\'organisation, très affaiblie depuis l\'échec des négociations du cycle de Doha. Sachant que la relance de ces négociations constituera le défi majeur du nouveau chef de l\'OMC.\"Quelqu\'un de sympathique et calme\" Dans une récente interview accordée à l\'AFP à Genève, Roberto Azevedo, marié à une diplomate et père de deux filles, a expliqué la nécessité de rendre les négociations pertinentes dans la situation économique mondiale actuelle. \"Il s\'agit de rendre le système compatible avec le monde d\'aujourd\'hui, la seule façon d\'y arriver est d\'encourager le commerce et la libéralisation des échanges en tant que composants essentiels des politiques de développement\", a-t-il ajouté. \"Au niveau des négociations, il faut un directeur général capable de se retrousser les manches, de s\'asseoir avec les Etats-membres, et parler avec eux sur un pied d\'égalité\", a analysé le Brésilien, considéré par ses collègues comme quelqu\'un de \"sympathique et calme\". Or le Brésil est devenu l\'un des plus grands négociateurs aux côtés de l\'Union Européenne, du Japon, de la Chine, de l\'Inde, des Etats-Unis et de l\'Australie. Si le pays est critiqué sur sa tendance considérée comme protectionniste, le Brésil assume aujourd\'hui la défense des pays en développement face aux États-Unis et l\'Europe en dirigeant avec l\'Inde le G20 qui regroupe les nations en développement. A ce propos, la ministre française du Commerce extérieur Nicole Bricq - qui a salué la victoire de Roberto Azevedo - en a profité pour rappeler la nécessité que les pays émergents ouvrent leurs frontières. Sachant que c\'est la première fois que l\'organisation va être dirigée par un pays émergent pour un mandat complet de quatre ans. Lire aussi: l\'OMC a-t-elle encore un avenir ?
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