L'économie africaine en profitera aussi

frique« Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés. » Le continent africain n'est pas resté à l'écart de la crise. L'Afrique subsaharienne croîtra de 1,1 % seulement en 2009 contre 5,5 % en 2008, selon le dernier rapport sur les perspectives en Afrique subsaharienne du FMI. Pour la première fois depuis plus d'une décennie, le revenu par tête a reculé. L'Afrique semble toutefois « beaucoup mieux armée que lors des précédentes crises pour bénéficier d'une forte reprise », estime Abebe Sélassié, chef du département Afrique du FMI. L'Afrique subsaharienne renouerait dès 2010 avec une croissance de 4 %, qui s'accélérerait à 5,5 % en 2011.Effondrement des échanges, chute des cours des matières premières, baisse des investissements étrangers, recul des transferts des immigrants, les mécanismes de transmission de la crise ne diffèrent guère des autres continents. Les pays exportateurs de pétrole (Nigeria, Angola, Gabon, Guinée équatoriale, Congo-Brazzaville?) ont été les plus touchés puisqu'ils ont vu leur croissance amputée de 6,6 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Les pays à revenu intermédiaire (Afrique du Sud, Botswana, Namibie?) ont également été sévèrement touchés avec une croissance rabotée de 7 %.Alors que l'économie mondiale semble s'extirper de la récession, le FMI se montre confiant sur le fait que l'Afrique prendra cette fois le train de la reprise. Cela n'a pas toujours été le cas. L'examen des précédentes récessions mondiales (1975, 1982 et 1991) montre en effet que si les grandes économies ont à chaque fois connu une reprise en V, le continent africain a chaque fois mis plusieurs années à se remettre du choc initial, la reprise de l'activité prenant la forme d'un L.la fin de la mégadette« Cette fois, un grand nombre de pays étaient mieux placés pour faire face à la crise », estime Abebe Sélassié. L'inflation était sous contrôle. Les réserves de change étaient à leur plus haut niveau depuis le début des années 1970 (15 % du PIB en moyenne contre 5 %). Les budgets étaient globalement mieux tenus, ce qui a permis à certains pays de mettre en ?uvre des politiques de relance. Le FMI est en outre intervenu rapidement pour soutenir les pays en difficulté. Sur les huit premiers mois de l'année, le fonds a accordé trois fois plus de prêts concessionnels (à faible taux d'intérêt) que sur l'ensemble de l'année 2008. L'augmentation des quotas du Fonds a également permis d'allouer l'équivalent de 12 milliards de dollars en droits de tirage spéciaux (DTS, la monnaie du FMI) aux pays africains. Des fonds sur lesquels les banques centrales peuvent tirer à tout moment.Enfin, les programmes d'annulation de dette engagés depuis la fin des années 1990 ont permis de ramener l'endettement de la plupart des pays à de bas niveaux. La dette extérieure du continent est ainsi passée de 44,4 % du PIB en moyenne sur la période 1997-2002 à 11,7 % en 2009. Et elle s'est accrue de 1,5 point seulement depuis l'an dernier et restera stable l'an prochain, selon le FMI. Xavier Harel
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