Afghanistan : le retrait d'Abdullah complique la tâche d'Obama

électionLa secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, avait beau tenter de relativiser l'impact du retrait d'Abdullah Abdullah du second tour de la présidentielle afghane, ce dernier rebondissement ne peut que compliquer la tâche de la Maison-Blanche. L'administration américaine doit en effet prochainement décider d'une augmentation ? ou non ? du nombre de ses troupes sur le terrain. Annoncé officiellement hier, le retrait d'Abdullah Abdullah, opposé au président Hamid Karzaï au premier tour de la présidentielle afghane, le 20 août dernier, sape un peu plus la légitimité de ce dernier, qui sera forcément élu. Pis, Barack Obama, qui avait cherché à gagner du temps pour sa décision, en déclarant qu'il attendrait les résultats du second tour ? afin de savoir dans quel contexte l'armée américaine évoluerait sur place, voit l'argument devenir caduc. De quoi l'embarrasser davantage face à une guerre qu'il sait de plus en plus impopulaire et de moins en moins « gagnable »? L'armée américaine a d'ailleurs connu son mois le plus meurtrier en octobre, avec près de 60 morts parmi ses soldats.« Une élection transparente n'est pas possible », a estimé Abdullah Abdullah, pour justifier sa décision de ne pas participer au second tour, qui aura bien lieu, selon les autorités afghanes, le 7 novembre prochain. « Le second tour serait encore pire que le premier », a-t-il ajouté, faisant allusion au fait qu'Hamid Karzaï s'est opposé à un remaniement du système d'élection souhaité par Abdullah Abdullah. Des fraudes avéréesUn système qui avait permis, dans la foulée du premier tour, à Hamid Karzaï de s'autoproclamer vainqueur, en ayant imposé ses alliés à la commission électorale. Les résultats avaient finalement été invalidés. Près d'un million de bulletins de vote, soit un tiers du total des voix en faveur de Karzaï, avaient été rejetés par les Nations unies, en raison de fraudes avérées. Mais alors qu'un second tour s'imposait, laissant espérer une transition en bon ordre à la tête du pays, rien de cela n'est possible aujourd'hui. Abdullah Abdullah a cependant appelé ses partisans à ne pas descendre dans la rue, et s'est refusé à donner des consignes de vote. Quoi qu'il en soit, l'équipe Obama va devoir composer avec l'ancien protégé des Américains, dont le bilan est particulièrement controversé ? ou le contourner? Porté au pouvoir après la victoire des Occidentaux contre les talibans, fin 2001, Hamid Karzaï a déçu. Il était, avec ses proches, régulièrement accusé de corruption, avant même les fraudes qui ont entaché les résultats du premier tour.
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