La stratégie a dû être longuement pesée par le président Hugo Chavez. Dévaluer la monnaie locale, le bolivar ? comme le gouvernement vénézuélien vient de le faire ?, permet de réévaluer automatiquement les revenus des exportations pétrolières engrangées par l'Etat et touchées en dollar, ce qui améliore de fait les comptes de l'Etat. Pour acheter la paix sociale, le gouvernement dépense sans compter et les caisses se vident... En outre, une dévaluation permet d'espérer relancer la production nationale ? et avec elle, l'économie tout entière. Les produits importés coûtant plus chers, ils devraient être délaissés par la population au profit de produits « made in Venezuela », favorisant l'activité économique locale. Qui en a bien besoin. Après un recul de 3,3 % en 2009, le PIB vénézuélien s'est, à l'inverse des autres économies de la région, contracté en 2010. C'est le secteur pétrolier, pilier de l'économie vénézuélienne, qui, avec un recul de 2,2 % l'an dernier, a entraîné l'ensemble de l'activité en territoire négatif (? 1,9% en 2010). Mais alors que les prix s'envolent déjà ? le taux d'inflation annuel se situe actuellement à 26,9 %, soit le niveau le plus élevé au monde ?, la dévaluation du bolivar porte en elle les germes d'un regain d'inflation, toujours pour les mêmes raisons : les produits importés, plus chers, vont gonfler un peu plus le coût de la vie. Le nouveau taux de conversion a été fixé à 4,3 bolivar pour un dollar, une baisse de 40 %. Déjà, en 2005, Hugo Chavez avait choisi l'arme de la dévaluation pour relancer l'économie, de même qu'au tout début de l'année passée. Sans succès... NationalisationsC'est que la vague de nationalisations dans l'industrie, lancée il y a déjà plusieurs mois, se poursuit. En effrayant les investisseurs étrangers, cette politique pénalise la croissance. L. J. B.

latribune.fr

02 Jan 2011, 23:21

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