Premier test : la lutte contre l'inflation

« Maravilhoso » : le chiffre d'affaires des détaillants brésiliens, de Pão de Açucar (contrôlé en partie par le français Casino) à Carrefour en passant par l'américain Walmart, aura surfé cette année sur la vague d'optimisme des Brésiliens. Pourtant, les prix montent. De façon inquiétante, même. Certes, le taux d'inflation annualisé, à 5,6 % en novembre, n'a rien à voir avec les 11,2 % de novembre 2003. Mais il se situait à 4,22 % en novembre 2009...La lutte contre l'inflation sera, de fait, l'un des premiers tests du mandat de Dilma Rousseff, la nouvelle présidente. Elle a promis de faire refluer, sous la houlette de la banque centrale, les taux d'intérêt réels (défalqués de l'inflation) à 2 % à horizon 2014. Pour l'heure, la banque centrale a préféré maintenir son taux directeur... à 10,75 %. Pour combattre la hausse des prix, elle a augmenté les réserves obligatoires des banques, limitant ainsi leur capacité à prêter. Si les autorités monétaires renâclent à renchérir le coût de l'argent, c'est qu'elles savent que, dans la foulée, le real, assorti de taux d'intérêt plus avantageux, verra sa valeur augmenter. Déjà, avec l'afflux d'investissements étrangers (plus de 30 milliards de dollars en 2010), le real s'est apprécié de plus de 100 % face au billet vert depuis l'arrivée de Lula au pouvoir, en 2003. Pour tenter de calmer l'envolée du real, le ministre des Finances, Guido Mantega, qui conserve son poste dans la nouvelle équipe, a récemment triplé la taxe sur les investissements étrangers en titres obligataires. Sans grand succès... Or les exportateurs, notamment dans l'agribusiness, se plaignent régulièrement du niveau du real, qui pénalise leurs activités.Que faire alors ? Lula a sorti, grâce à sa politique de transferts sociaux, près de 30 millions de Brésiliens de la misère. Il n'est pas question pour sa protégée de les accabler avec une samba des étiquettes. Faut-il limiter les grands chantiers ? Le pays ne peut guère se le permettre. Il a grand besoin de routes, de ports, de réseaux électriques, prévus dans le « programme d'accélération de la croissance », piloté auparavant par Dilma Rousseff. Enfin, en vue de la Coupe du monde de football, en 2014, et des Jeux olympiques, en 2016, le Brésil doit se doter de nouveaux stades, mais aussi d'autoroutes, d'aéroports, de trains à grande vitesse - s'il veut tenir son rang aux yeux du monde entier. Dilma Rousseff devra, elle, tenir les rênes.L. J. B.
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