Zone euro  : la grande divergence

Alors que l'économie de la zone euro montre des signes de redémarrage depuis l'été dernier, plusieurs pays res la Grèce et dans une moindre mesure l'Irlande sont aujourd'hui les maillons faibles de la zone euro. L'activité manufacturière a continué de se contracter en janvier en Espagne et en Grèce. L'Espagne n'en finit plus de payer l'éclatement de sa bulle immobilière et la Grèce fait face à des difficultés budgétaires aigues. La France, l'Allemagne et l'Italie ont en revanche pris la tête de la reprise. L'activité manufacturière a même affiché en France sa plus forte progression depuis neuf ans et demi, selon l'indice Markit. La situation pourrait rapidement tourner au casse-tête pour la Banque centrale européenne, si cet écart ne se comble pas rapidement.Fauchés tour à tour par la crise économique mondiale, plusieurs pays d'Europe de l'Est, membres de l'Union européenne, ont dû demander de l'aide au Fonds monétaire international. Celui-ci est en général intervenu de concert avec l'UE et des banques, de développement ou de certains pays. Ainsi, la Lettonie a été la première à tirer la sonnette d'alarme. Dopée par une consommation s'appuyant sur des crédits en devises, l'économie, et particulièrement le marché immobilier, n'avait pas résisté aux tensions. Le FMI lui a accordé 1,68 milliard d'euros en décembre 2008. Puis est venu le tour de la Roumanie : le Fonds a signé un accord pour un prêt de 12,95 milliards d'euros en mars 2009. Enfin, soufrant peu ou prou des mêmes maux que la Lettonie, auxquels s'ajoutaient une forte dépendance au capital étranger et à la demande extérieure pour ses exportations, la Hongrie a reçu du Fonds une injection de 12,5 milliards de dollars en octobre 2009. George Papaconstantinou, le ministre grec des Finances, a souligné mardi qu'à travers son pays, c'était la zone euro qui était visée. Lundi, le Premier ministre portugais, José Socrates, dont le pays est lui aussi considéré comme un « maillon faible » de l'eurozone, s'étonnait aussi des attaques des milieux financiers. De fait, l'acronyme « Pigs » a fait florès après l'incapacité de l'émirat de Dubaï à honorer une dette. Venu du monde de la finance, il désigne les pays de la zone euro qui pourraient être les prochains sur la liste, rattrapés par les effets de la crise économique mondiale et l'aggravation des déficits publics : Portugal, Irlande, Grèce, Espagne (Spain en anglais). Des pays qui n'ont pas manqué de dire qu'ils goûtaient modérément d'être assimilés à des porcs (« pigs » en anglais).
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