Le retour des grandes transactions masque un marché encore bien calme

Les mégatransactions ne font pas le marché des fusions-acquisitions. Depuis le début de l'année, plusieurs grosses opérations ont certes été annoncées. Lundi, le rachat des activités asiatiques de l'assureur AIG par son homologue britannique Prudential a ajouté 35 milliards de dollars dans la corbeille. Il y a un mois, l'américain Kraft déboursait quelque 19 milliards de dollars pour mettre la main sur Cadbury. Tout début janvier, l'année 2010 démarrait sur les chapeaux de roues avec le rachat d'Alcon par le suisse Novartis pour 39 milliards de dollars, un montant qui ne s'était pas vu depuis trois ans. Depuis, le monde financier applaudit le retour des fusions-acquisitions, signe d'un retour de la croissance mondiale et des marchés financiers.Mais la réalité n'est malheureusement pas aussi formidable. Ces mégadeals restent ponctuels et ne s'accompagnent pas d'une activité intense par ailleurs. « Il n'y a pas pour le moment de vague  de transactions. Il faudrait que les opérations supérieures au milliard d'euros se multiplient », explique Séverin Brizay, responsable des fusions-acquisitions chez JP Morgan, qui conseille Prudential.Depuis le début de l'année, le montant des opérations annoncées a atteint 391 milliards de dollars dans le monde, soit un peu plus qu'en 2008, mais encore loin de 2006 (voir graphique). Le décollage n'est donc pas encore au rendez-vous.terrains de chasse Les entreprises restent hésitantes, alors que la reprise économique peine à se confirmer. Elles sont exigeantes et ne recherchent plus uniquement les opérations purement financières. Leurs réflexions stratégiques sont conduites par deux phénomènes. « Les groupes se lancent dans des opérations pour trouver de la croissance ou/et dégager d'importantes synergies. Ce n'est pas une question de prix », ajoute le banquier. Dans un monde encore chahuté, la croissance est devenue un avantage concurrentiel indispensable. Les sociétés internationales, à l'image de Prudential, regardent surtout les pays comme l'Inde, la Chine ou le Brésil. « Il devient critique pour les grands groupes d'établir leur leadership dans ces pays en forte croissance. Ce mouvement s'accélère d'autant plus que l'économie ralentit en Europe et aux États-Unis », estime Séverin Brizay. Plus globalement, les régions asiatique et sud-américaine sont désormais de véritables terrains de chasse pour les entreprises du Vieux Continent. Le moment est crucial. Celles qui ne prendront pas le train en marche seront menacées de déclin. M. Pe.
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