« Côté français, un regain très net d'intérêt pour la Russie »

Jacques der Megreditchian, partenaire à la banque Troika DialogPourquoi la France paraît si loin derrière l'Allemagne et l'Italie en termes d'intérêt commercial pour la Russie ?Les grands groupes français y réfléchissent à deux fois avant de rentrer sur le marché russe. À un certain moment, les groupes italiens et allemands ont pu sembler plus agressifs, mais, côté français, il y a aujourd'hui un regain d'intérêt très net. Il faut aussi souligner qu'on vient de passer deux années très difficiles.À qui pensez-vous comme success stories françaises en Russie ?Je vois surtout le cas d'Auchan, qui est déjà très bien implanté dans le pays. Renault et la Société Généralecute; Générale ont aussi de très bonnes perspectives, mais on verra le résultat dans les années à venir.Quels sont les secteurs les plus intéressants pour les français ?L'hôtellerie et la restauration présentent de belles opportunités. Je pense aussi à la distribution en général, au luxe, au design. Il y a deux autres domaines d'excellence pour les Français : les nouvelles technologies et infrastructures, secteur dans lequel les besoins russes sont énormes. Il ne s'agit pas seulement de gros projets comme Sotchi mais aussi d'infrastructures courantes. Bouygues et Vinci sont déjà présents, mais ils n'en sont qu'à leurs débuts.Medvedev incarne-t-il vraiment un changement par rapport à Poutine ?On constate clairement aujour-d'hui en Russie une volonté de s'ouvrir, visible chez le président Medvedev, mais pas uniquement. Nous voyons que le duo à la tête du pays travaille en tandem. Chaque dirigeant a son style, mais on ressent plutôt une unité du côté des autorités.Quel changement attendez-vous du président russe ?Vouloir faire de Moscou une grande place financière est une bonne idée et un défi sérieux, important pour l'indépendance nationale. C'est un objectif moteur de croissance permettant aux entreprises d'obtenir des fonds pour investir dans l'économie. Ce que je souhaite comme démarche concrète, c'est la poursuite du programme de privatisations actuellement en préparation. Propos recueillis par Emmanuel Grynsz
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