Augmentations de salaires : les branches sont pingres

En début de semaine, 80 salariés bloquaient l'usine de Bucher Vaslin dans le Maine-et-Loire pour obtenir, de la direction du leader mondial des pressoirs agricoles, une augmentation générale des salaires de 3 %. Jeudi, les salariés du site de Thales à Cannes ont décidé d'occuper les locaux jusqu'à mardi prochain pour obtenir une hausse minimum de 3%, quand la revalorisation proposée par la direction n'est que de 1,8 %. Depuis le début de l'année, pas une semaine ne passe sans que plusieurs entreprises connaissent un conflit salarial. Pourtant, pour la très grande majorité des salariés, l'évolution de leur pouvoir d'achat ne se joue pas dans leur entreprise, mais au niveau de la branche dont ils dépendent. Les négociations annuelles sur les salaires ne sont, en effet, obligatoires que dans les entreprises disposant de délégués syndicaux, donc généralement celles comptant au moins 50 salariés. Et même au-delà, tous les employeurs ne respectent pas leurs obligations. Conséquence, selon une récente étude de l'Insee, à peine 22 % des salariés sont couverts par un accord salarial d'entreprise. En revanche, près des deux tiers des salariés dépendent d'un accord de branche et 50 % ne sont couverts que par ce seul niveau. Coup de freinOr, après une phase de relance des négociations salariales de branches à la fin du second mandat de Jacques Chirac, la crise économique récente a provoqué un nouveau coup de frein. Si les branches de la pharmacie et celle de la plasturgie ont signé, en février et en mars, des accords, la métallurgie n'est pas parvenue à trouver un compromis avec les organisations syndicales pour la catégorie des ingénieurs et cadres. Résultat, en l'absence d'accord, les hausses de salaires relèvent du bon vouloir individuel de l'employeur. Selon l'étude de l'Insee, chaque année, près de 30 % des salariés se retrouvent dans cette situation.
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