La machine de production chinoise marque le pas

Les pessimistes patentés, qui envisagent en matière de conjoncture économique mondiale un « double dip », autrement dit une reprise capotant en nouvelle récession, voient leur pronostic renforcé. En effet, après les États-Unis, dont la croissance du PIB pour le deuxième trimestre a déçu, et l'Europe, où le pronostic conjoncturel reste réservé, la Chine marque à son tour le pas. L'indice de son activité manufacturière (PMI) en juillet est en recul. Officiellement, il s'est établi à à 51,2 points contre 52,1 points en juin. Mais selon l'enquête de la banque HSBC, il serait de 49,4 points contre 50,4 points, passant ainsi sous le seuil clé des 50 points - en dessous duquel la croissance est nulle - pour la première fois depuis mars 2009. Si ce mouvement a été induit par l'essoufflement de la reprise en Europe comme aux États-Unis, privant l'industrie manufacturière chinoise de ses clients étrangers, il est également le résultat de la politique menée depuis plusieurs mois par Pékin afin d'éviter la surchauffe de l'économie : durcissement des conditions de crédit, qui a réduit le risque de bulle immobilière, et rationalisation des secteurs industriels non efficients en matière de consommation d'énergie et polluants. Ventes de voitures en hausse« Il n'y a aucune raison de paniquer car il s'agit davantage d'un ralentissement que d'un effondrement. La poursuite des investissements dans les projets d'infrastructures, la construction de logements sociaux et le soutien de la consommation privée devraient favoriser un taux de croissance économique autour de 9 % au deuxième semestre et en 2011 », tempère toutefois Hongbin Qu, économiste en chef chez HSBC Asia. Signe de de santé, même si elles ralentissent les ventes de voitures de tourisme ont augmenté de 15,4 % en juillet sur un an. Pour l'heure, c'est l'indice manufacturier mondial, qui, à l'image de celui de la Chine, s'érode. Il a reculé de 0,5 point en juillet et de 2 points en juin, selon les calculs d'Oddo Securities. « Le mouvement d'érosion est finalement assez graduel », constate Bruno Cavalier, économiste chez Oddo Securities. L'indicateur de la santé du secteur manufacturier américain, rendu public lundi, suit le même chemin : il est passé de 56,2 en juin à seulement 55,5 en juillet, la composante nouvelles commandes perdant à elle seule 5 points sur le mois de juin. Autant dire que dans l'économie mondialisée, chaque pays dépend des autres pour prospérer. Pas étonnant, dans ces conditions, que le patron de la Réserve fédérale, Ben Bernanke, ait déclaré lundi que « l'économie américaine est sur la voie de la reprise, mais n'est pas totalement guérie ». Avec un taux de chômage élevé, un marché immobilier sur la corde raide, et un PIB au deuxième trimestre plus faible que prévu, les doutes ne sont plus permis : les exportations américaines vont rester désespérément faibles. L. J. B. et R. Ju.
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