Alcatel-Lucent se met à l'abri du besoin financier

texte d'exergue habillé et appliquer sur-lignage exergue colfineLorper simtélécomsMalgré la chute de 7,33 % du cours de l'action à 2,36 euros, dans un marché en baisse, l'émission d'obligations convertibles en actions (Oceane) pour un montant de 870 millions d'euros est perçue comme une bonne opération pour Alcatel- Lucent. Certes, l'équipementier en télécoms franco-américain n'était pas au bord du gouffre financier. Mais avec un secteur en crise depuis plusieurs trimestres, et une fusion qui peine à porter ses fruits, la direction d'Alcatel-Lucent avait peu de certitude sur la capacité du groupe à générer suffisamment de trésorerie pour faire face aux deux échéances qui approchaient à grands pas. La première, de 580 millions d'euros en juin 2010. Et la seconde, en janvier 2011, de 1 milliard d'euros. Une levée de fonds devenait nécessaire, même après 1,57 milliard perçu de la vente de la participation dans Thales. Philippe Camus, le président du groupe, l'avait d'ailleurs publiquement reconnu lors de l'assemblée générale au printemps.conditions attrayantesRestait à trouver le bon timing. Le marché s'étant refermé brusquement en juin, alors que l'opération était en préparation, la direction a patienté. Le temps de publier, le 31 juillet, des résultats trimestriels meilleurs que prévu, avec les premiers bénéfices depuis 2006. Du coup, avec un cours de Bourse qui s'est envolé dans la foulée, de 50 % en un mois, et une image de marque améliorée, la levée de fonds devenait plus facile. Alcatel-Lucent peut aujourd'hui offrir des conditions plus attrayantes, avec un prix de conversion d'environ 3,23 euros par action, soit une prime de 35 %, tout en limitant le taux de l'obligation à 5 %. L'appétit des investisseurs a donc été encore plus fort qu'espéré, ces derniers préférant même vendre l'action pour se placer sur l'oceane. Alors que la levée de fonds était annoncée hier matin à 750 millions d'euros, elle pourrait atteindre 1 milliard d'euros. Il s'agit du plus gros montant récolté de cette façon depuis le début de l'année après 1,25 milliard d'euros d'ArcelorMittal en mars. rumeursAvec ces fonds, Alcatel-Lucent ne règle pas totalement le problème de sa dette. En janvier 2015, date d'échéance de l'obligation convertible émise hier, le groupe devra rembourser le prêt. Mais d'ici là, la direction de l'équipementier espère que le marché des télécoms se sera redressé, porté par le développement des nouveaux réseaux de téléphonie mobile à très haut débit (LTE). « Alcatel-Lucent aura les ressources suffisantes pour réorganiser ses activités, mettre en ?uvre sa nouvelle stratégie et sortir de la crise en bonne position », estime Sébastien Sztabowicz, analyste chez Kepler. En revanche, malgré des rumeurs, les fonds ne devraient pas servir à financer d'éventuelles acquisitions à court terme. Alors que le groupe se remet à peine des perturbations provoquées par la fusion fin 2006, Ben Verwaayen, le directeur général d'Alcatel-Lucent, a plusieurs fois répété ces derniers mois que ce n'était pas le moment de se compliquer de nouveau la tâche. Olivier Pinaud
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