Nucléaire : EDF signe pour près de 6 milliards d'euros de prêts verts pour prolonger la vie de ses centrales

Le fournisseur d'énergie a indiqué ce lundi avoir souscrit pour environ 5,8 milliards d'euros de prêts verts auprès de grandes banques internationales. L'objectif de cette opération est simple : financer les investissements nécessaires à l'allongement de la vie des centrales nucléaires actuellement en service.
EDF espère allonger la durée de vie de ses réacteurs nucléaires jusqu'à 60 ans, voire plus.
EDF espère allonger la durée de vie de ses réacteurs nucléaires jusqu'à 60 ans, voire plus. (Crédits : BENOIT TESSIER)

C'est une première pour EDF. Le fournisseur d'énergie a annoncé ce lundi « la signature de prêts bancaires verts ». D'un montant d'environ 5,8 milliards d'euros, ils doivent servir « au refinancement des investissements dans les réacteurs nucléaires existants en France dans le cadre de l'extension de leur durée de vie », a commenté EDF dans un communiqué. Des prêts qui ont été signés avec de grandes banques internationales telles que « BNP Paribas, Bank of America, Crédit Agricole CIB, ING, Natixis CIB, Société Générale, ou encore Wells Fargo », selon un communiqué de l'énergéticien, et dont le remboursement sera étalé sur une durée de trois à cinq ans.

Grâce à ces fonds, EDF espère allonger la durée de vie de ses réacteurs nucléaires jusqu'à 60 ans, voire plus. Et ce, alors que celle moyenne des centrales françaises est située entre 30 et 40 ans... bien qu'à l'origine, les réacteurs français ont été autorisés à fonctionner sans limite de durée. Aujourd'hui, le parc nucléaire français compte 56 réacteurs, lesquels ont été mis en service entre 1979 et 2002.

Déjà, en 2015, EDF avait lancé le « grand carénage », un vaste programme pour moderniser et prolonger la vie de ses centrales, dont le coût cumulé s'élevait à 66 milliards d'euros pour ses première (2015-2021) et seconde phases (2022-2028), selon une estimation fournie par EDF en mars 2023.

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Des investissements via le Green Financing Framework

Les investissements verts réalisés par EDF ne sont donc pas le fruit du hasard. Ils figurent dans le Green Financing Framework de l'entreprise, un cadre définissant les activités de l'énergéticien français (électricité renouvelable ou nucléaire, efficacité énergétique...) compatibles avec la taxonomie verte européenne. Ce système de classification a été mis en place par l'UE pour mobiliser les investissements privés vers des activités économiques considérées comme durables sur le plan environnemental.

Pour rappel, en juillet 2022, le Parlement européen a officiellement inscrit le nucléaire et le gaz parmi les énergies « durables » contribuant à la lutte contre le changement climatique, une décision controversée qui avait provoqué la colère des écologistes.

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Des prêts verts en hausse dans l'Hexagone

L'exemple des prêts verts contractés par EDF illustre la montée en puissance, en France, de ce type de crédits qui financent des projets qui s'inscrivent dans la lutte contre le réchauffement climatique, notamment par la décarbonation de l'économie. Et, bonne nouvelle, selon la Fédération bancaire française (FBF), l'encours de crédits verts accordés par les banques hexagonales aux entreprises comme aux particuliers a progressé de 50% en un an, passant de 216 milliards d'euros en 2022 à 337 milliards d'euros en 2023.

De nouveaux réacteurs en construction d'ici 2050

Symbole du renouveau du nucléaire français, et malgré plus de 10 ans de retard, le réacteur de la centrale de Flamanville devrait produire de l'électricité d'ici l'été. Les équipes d'EDF ont débuté le chargement des assemblages du combustible dans la cuve du réacteur le 8 mai 2024 à 14h, a indiqué l'énergéticien le 8 mai dernier.

Au total, ce ne sont pas moins de 14 réacteurs de nouvelle génération qu'entend faire sortir de terre le gouvernement de Gabriel Attal d'ici 2050. Un programme particulièrement ambitieux et qui va nécessiter de lourds financements, alors qu'EDF est lesté d'une dette colossale de 54,4 milliards d'euros.

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