Investir en Chine reste un parcours du combattant pour une entreprise européenne

Dans la présentation de son rapport annuel jeudi, la Chambre de commerce européenne à Pékin a réclamé un meilleur accès des entreprises françaises au marché chinois. Elle se plaint en effet qu'il reste fermé et que les entreprises chinoises soient favorisées. « La Chine est toujours l'un des marchés les plus fermés au monde. Nous avons besoin d'un marché qui est juste, ouvert et transparent  », s'est plaint Jacques de Boisséson, directeur de la chambre de commerce européenne en Chine, lors de la présentation.Certes, ce discours n'est pas nouveau mais depuis un an, la situation s'est dégradée. Ainsi, nombre d'entreprises étrangères pointent le recours au protectionnisme de la part des autorités chinoises qui leur imposent un arsenal législatif et administratif toujours plus lourd pour l'accès à certains secteurs. Fin 2009, la Chine avait imposé « l'innovation indigène », une appellation qui réservait aux entrepreneurs locaux l'attribution des marchés publics dans six secteurs de haute technologie. Pékin avait même durci sa législation pour certifier l'entrée de certains produits, ce qui revenait dans certains cas à forcer les entreprises à révéler leurs secrets industrielsmots encourageantsDevant la levée de boucliers de la communauté internationale, la Chine avait reculé. Le texte de loi sur « l'innovation indigène » a été suspendu en mai. Et une ouverture dans l'industrie du tourisme devrait sensiblement soutenir les investissements étrangers. Mais cela reste insuffisant. Un sondage publié en juin par cette chambre de commerce indique que 40 % des entreprises européennes estiment que les politiques gouvernementales auront un impact sur leurs activités dans les deux prochaines années. « Nous avons entendu des mots encourageants du Premier ministre chinois Wen Jiabao. Nous attendons des actes », a déclaré Jacques de Boisséson.Cette difficulté à s'ouvrir se reflète dans les chiffres. En 2008, à peine 3 % des investissements directs européens sont allés vers la Chine. « Cela montre que les entreprises réfléchissent à deux fois avant d'investir dans le pays », explique Jacques de Boisséson. Même si aucune société ne communique publiquement sur le sujet, certains investisseurs importants étudient la possibilité de délocaliser une partie de leur production industrielle dans d'autres pays d'Asie du Sud-Est pour se protéger contre le transfert de technologie. Les premiers secteurs concernés sont le transport, l'électronique et la high-tech. « Pour l'instant, on n'a pas constaté de cas signifiants de délocalisation, mais en revanche il est sûr que certaines entreprises envisagent de suspendre leurs investissements en Chine », conclut-il.
Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.