Bruxelles donne sa caution au plan de rigueur grec

À lire les « recommandations » faites aujourd'hui par la Commission européenne au gouvernement grec, il n'y a aucun doute que les semaines à venir ne seront pas un long fleuve tranquille pour la zone euro. Les vingt pages d'analyses et de recommandations qui seront soumises pour adoption définitive aux ministres des Finances des Vingt-Sept le 16 février fourmillent d'avertissements et de remarques inquiétantes sur l'excès de confiance d'Athènes.Ainsi, le plan de redressement soumis par le gouvernement Papandréou est largement basé sur le « renforcement de la collecte des revenus fiscaux », note la Commission, et « dans une moindre mesure » seulement sur « une maîtrise et une rationalisation des dépenses publiques primaires ». En clair, l'amélioration de la situation repose sur l'efficacité d'une administration fiscale réputée en être dépourvue, de l'aveu même du chef du gouvernement, qui stigmatise la corruption de ses propres troupes. « Il est prévu que la grande masse de l'ajustement pour 2010 provienne du volet recettes du budget », relève Bruxelles. Un premier train de réforme doit toutefois être adopté par le Parlement grec en mars, prévoyant notamment une hausse des droits d'accises. La Commission qualifie également d'« optimiste » la projection du service de la dette publique (113 % du PIB en 2009), compte tenu de la prime de risque demandée par les marchés.assumer le rôle de pompierEn dépit de ces réserves, la Commission fait donc le choix d'apporter sa caution au gouvernement Papandréou en vue de lui laisser quelques mois pour engager les réformes et en espérant que le marché suive. Elle propose aux Vingt-Sept de faire le pari que leurs institutions seront capables d'assumer le rôle de pompier qu'elles n'ont jusqu'à présent jamais eu à jouer. Hier, le commissaire aux Affaires économiques et monétaires, Joachin Almunia, qui cédera dans les prochains jours son poste au Finlandais Olli Rehn, a exclu implicitement le recours au Fond monétaire International recommandé par plusieurs économistes, estimant que les États membres étaient « suffisamment bien armés » pour faire face. Il a aussi admis que l'Espagne et le Portugal, dont la dette est également chahutée sur les marchés, « partageaient (avec elle) certains traits distinctifs » dont la baisse permanente de compétitivité depuis leur entrée dans la zone euro et des besoins de financement externes croissants. Mais il s'est refusé à accréditer un risque de contagion. « Nous sommes confrontés chaque jour à des problèmes suffisamment graves pour ne pas nous perdre en conjectures », a-t-il dit.?
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