Les fonds souverains payent au prix fort leur soutien passé aux banques

Les fonds souverains réfléchiront désormais à deux fois avant de voler au secours des banques occidentales. Les milliards investis dans les institutions financières américaines et européennes en 2007 et 2008 ont fondu comme neige au soleil. Selon les calculs de Bloomberg, les pertes (réalisées ou potentielles) des fonds d'Abu Dhabi, de Norvège, de Singapour ou d'ailleurs atteindraient 20 milliards de dollars... sur un total de 69 milliards de dollars investis.Ainsi, le fonds souverain de Singapour (Government Singapore Investment Corp. ou GIC) mettra sans doute des années à récupérer sa mise de départ dans la banque suisse UBS. « Au moins dix ans », avancent les analystes. « United Bank of Singapore »En décembre 2007, Marcel Ospel, président d'UBS n'avait pourtant mis que trois jours à convaincre Ng Kok Song, responsable des investissements de GIC, de souscrire, à hauteur de 11 milliards de francs suisses, à une émission d'obligations obligatoirement convertibles. Minée par les pertes liées aux crédits « subprimes », UBS avait ainsi substantiellement renforcé ses capitaux propres. Deux ans plus tard, GIC s'apprête, lui, à prendre acte d'une moins-value de 5,6 milliards de francs suisses (5,2 milliards de dollars). Le 5 mars prochain, le fonds de Singapour convertira en effet ses titres en 230,7 millions d'actions ordinaires UBS. L'action de la banque suisse évolue actuellement autour de 15 francs, bien loin du cours de conversion qui frôle les 48 francs.L'exemple de Government Singapore Investment Corp. est emblématique des mésaventures des fonds souverains. Fin 2007, leur entrée au capital des banques occidentales avait suscité les réactions les plus diverses. UBS avait été rebaptisée « United Bank of Singapore » par un tabloïd suisse. Les deux années qui ont suivi l'investissement de GIC, les dépréciations et les pertes d'UBS liées à la crise du crédit ont quasiment été multipliées par trois et le nombre d'actions a presque doublé. Adia (Abu Dhabi Investment Authority), qui avait acheté pour 7,5 milliards de dollars d'obligations convertibles émises par Citigroup en novembre 2007, pourrait également enregistrer en mars une perte de 4,8 milliards de dollars lors de la conversion de ses titres. Le prix fixé est en effet près de 10 fois supérieur au cours actuel de Citigroup.D'autre fonds souverains ont préféré réaliser leurs pertes. Début 2009, Temasek, l'autre grand fonds singapourien, avait ainsi enregistré une perte de 4,6 milliards de dollars suite à la vente de sa participation dans Bank of America (à l'origine une participation dans Merrill Lynch, rachetée en septembre 2008 par BoA). S. R.10 milliards de dollars de pertes sont attendues pour les fonds de singapour et d'abu Dhabi en mars.
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