La voiture électrique, révolution ou grand bluff  ?

Electrique... Les trois dernières années du monde de l'automobile ont été marquées par l'empreinte verte. Il y eut d'abord les biocarburants, puis les voitures hybrides. La tendance d'aujourd'hui, c'est l'électrique. De nombreux constructeurs exposent et vantent, cette année, au Mondial de l'automobile de Paris, que le chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy, a inauguré vendredi, leurs nouveaux modèles de voitures entièrement électriques. Le véhicule électrique « sera un succès », prédit Carlos Ghosn, PDG de Renault et Nissan, pour qui ce salon est l'occasion de dévoiler son offre de futurs modèles électriques. Son concurent PSA n'est pas en reste avec ses Peugeot iOn et Citroën C-Zero. Nissan, ainsi que Smart ou Bolloréeacute;, cèdent à la mode du tout-électrique. Comme la plupart des grands constructeurs allemands, nippons ou coréens.Un sondage de l'institut LH2, pour le compte du quotidien gratuit « Métro » publié le même jour, affirme que près de sept Français sur dix (69 %) seraient prêts à acheter une voiture électrique si elle n'était pas plus chère qu'une voiture classique. Or, c'est là que le bât blesse. Car il ne suffit pas d'approuver le véhicule électrique et de s'inquiéter pour l'environnement. Encore faut-il pouvoir se le payer ! Avec un prix de vente du double voire plus de celui de leurs cousines thermiques classiques, les voitures électriques coûtent cher. Calculant que le coût des batteries représente au moins la moitié du prix total du véhicule, certains comme Shai Agassi affirment avoir trouvé la parade. Le fondateur de la société Better Place préconise de vendre au public la voiture sans ses batteries, qui restent propriété de sa société. Les automobilistes pourront se procurer et changer de batteries dans des stations-service équipées à cet effet. Un défaut majeurLe concept a l'avantage de répondre à un autre défaut majeur de la voiture électrique : le manque d'autonomie. « Les véhicules électriques les plus performants, et donc les plus onéreux, ne dépassent pas 300 kilomètres d'autonomie », explique Maxime Pasquier, ingénieur à l'Ademe. Et encore est-ce vraiment un grand maximum. L'autonomie des modèles d'aujourd'hui s'étage entre 100 et 200 kilomètres. Mais, avant que le territoire ne soit correctement maillé et équipé de stations de rechange ou de recharge rapide, qui permettront de « faire le plein » rapidement, la voiture électrique ne pourra répondre qu'à des nécessités de courts trajets. Certes, ces derniers représentent plus de 80 % des déplacements quotidiens. « Mais l'utilisation du chauffage l'hiver ou de la climatisation l'été est extrêmement énergivore et réduit de plus d'un tiers l'autonomie de la voiture », prévient un spécialiste de PSA.Conscient de ce frein au développement des véhicules fonctionnant à l'électricité, Nicolas Sarkozy a proposé que l'Etat prenne en charge « la moiti頻 du coût de l'installation des points de recharge publics qu'il est prévu d'installer d'ici à 2015. Du coup, avant cette date, tout automobiliste électrique devra calculer au mieux son déplacement avant de prendre la route. Bref, si la voiture électrique est sans doute vouée à se développer, ses cousines thermiques et hybrides ont encore un bel avenir.
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