Le système est-il fiable et pratique  ?

Révolution ou coup de bluff ? Quand on conduit une Peugeot iOn, la première voiture de série électrique en Europe avec sa soeur jumelle Citroën C-Zéro, on est séduit. Pas de bruit, des performances suffisantes, un comportement routier sûr. Oui, mais voilà ! Au bout d'une centaine de kilomètres à peine, panique à bord. On frise la panne sèche. A petite vitesse, avec la climatisation ou le chauffage à fond, l'autonomie peut même descendre à 70 kilomètres. Et là, rien d'autre à faire que d'attendre six heures pour la recharge. Patience, patience... Certes, il y aura en principe des bornes de recharge rapide. Mais quand ? Combien ? Et puis, même dans ce cas, il faudra une demi-heure pour recharger ses batteries à 80 % seulement. Alors qu'un plein d'essence prend trois minutes et permet un rayon d'action jusqu'à 1.000 kilomètres.Renault mise beaucoup sur des stations qui permettront d'échanger des batteries vides contre des batteries pleines. Certes, mais encore faut-il qu'il n'y ait pas la queue. Parce que l'opération prendra quand même au moins 20 minutes. S'il y a deux ou trois voitures en attente devant soi en fin de journée ou pendant un week-end, on image la corvée ! Et, bien sûr, il faut espérer que le modèle de batteries dont on a besoin soit en stock. Sinon... Allô, SOS dépannage.Un manque total d'expérienceSi le prix des voitures reste encore extrêmement dissuasif (voir ci-contre), il faudra aussi s'assurer que la technologie soit fiable. Si, sur le principe, une voiture électrique est plus simple, donc plus fiable qu'un modèle thermique, il faudra quand même attendre les résultats des milliers de premiers utilisateurs pour en juger. Les constructeurs n'ont en effet aucune expérience dans ce domaine. On sait encore peu de chose sur le comportement en conditions réelles et au milieu des aléas climatiques des batteries lithium-ion.Pour un client particulier type, l'électrique n'est donc pas vraiment pour demain. Pour les flottes, en revanche, le jeu peut en valoir la chandelle. Peugeot le reconnaît volontiers. PSA vise 7.000 iOn et C-Zéro électriques en 2011, 18.000 en 2012. Renault escompte une production de plus de 200.000 véhicules électriques par an en 2015-2016. Renault table sur une part de marché de 10 % pour les voitures électriques d'ici à 2020, Volkswagen mise sur 3 à 5 % seulement, même s'il a revu à la hausse ses prévisions. Alain-Gabriel Verdevoye
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