Un ordre massif à l'origine du krach éclair du 6 mai à Wall Street

En période de stress des marchés, l'exécution automatique d'un ordre de vente de taille importante peut déclencher des mouvements de prix extrêmes, et en particulier si l'algorithme d'exécution ne prend pas en compte le critère du prix. » Cinq mois après l'accident de parcours de Wall Street, le fameux krach éclair du 6 mai dernier qui a vu dévisser le Dow Jones de 9 % en quelques minutes, les régulateurs américains ont enfin rendu leur rapport explicatif, vendredi. Il n'est pas certain qu'il encourage les particuliers à retrouver le chemin de la Bourse.La journée du 6 mai n'avait pas particulièrement bien commencé, les investisseurs se montrant nerveux s'agissant des dettes souveraines européennes. Mais c'est un ordre de vente passé sur 75.000 contrats à terme sur l'indice S&P 500 (contrats mini), passé à 14 h 32, qui a provoqué le glissement de terrain, expliquent la Securities & Exchange Commission (SEC) et la Commodity Futures Trading Commission (CFTC). Le rapport ne donne pas de nom, mais la presse américaine avance celui de Wadell & Reed Financial. Quoi qu'il en soit, l'initiateur de l'ordre a opté pour une exécution automatique, via un programme informatique (algorithme) optimisant son placement sur le marché en fonction des conditions. Rien de répréhensible en soi. À ceci près : un seul critère a été fixé pour mener à bien cette cession : celui du volume. Exit le critère prix, ou la variable temps. Si bien que les 75.000 contrats ont cédé en seulement 20 minutes. Avec l'intervention des traders à haute fréquence (qui utilisent également des algorithmes), la pression à la vente a été telle qu'elle a déclenché deux crises de liquidité, l'une sur ce marché des contrats à terme, l'autre sur le marché au comptant. Les intervenants se sont tout simplement retirés du marché. premières leçonsMary Schapiro et Gary Gensler, les patrons de la SEC et de la CFTC, ont déjà tiré les premières leçons de ce krach éclair, en prônant des coupe-circuits et une procédure d'annulation des ordres erronés harmonisée. Les Bourses ont aussi déclaré leur volonté de proscrire les ordres postés sur le marché à des niveaux de prix extravagants. Faudra-t-il fixer des obligations s'agissant du trading algorithmique ou à haute fréquence ? Si la SEC a entrepris d'examiner en profondeur les nouvelles pratiques, rien n'est aujourd'hui préconisé sur ce point.
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